Qui êtes-vous ?

En guise de bienvenue !

"... c’est en tous temps et en tous lieux que je peux prouver qu’il est possible de vivre sa liberté ; que vivre n’est pas une habitude qui se poursuit à mon insu, et que je peux, jusque dans les formes figées de la société, saluer en moi, comme en chacun, la ressemblance divine."

21.12.06

où mon âme s'allonge

mon ivresse est sans nom
et le feu n'a pas d'âge
les voix me parlent
tout bas
et là haut m'ensilencent

mon âme est la clairière
des mille étoiles tombées dans la forêt
où joue l'éclair

vous les mots
qui portez l'Aube
comme la pluie
et la laissez glisser entre mes mains
sans vous je ne suis rien
qu'un puits

à mon coeur sans relâche
frappe la mer
nagent les anges
sur le miroir où danse la lumière
versée
bercée l'âme s'allonge
comme une voile
signal du voyage

Son
- la couleur du silence

Rythme
- le cri du ciel
qui s'apaise

Mouvement
- la vie du sens
le sang de l'ange


et tu dors près de moi
et ton corps est un chant






2.12.06

Rien d’autre

Passent les jours heureux
Comme aussi les blessures
Lorsqu’elles s’effacent
Et qu’à leurs traces
La nuit est bleue

Tant d’amour
Pour un jour
Et quel grand vide
Dans le cimetière gris
Où prient en amoureux
Les souvenirs
Des jeux d’enfance

L’élan n’est plus
Mais le temps continue

Même la mélancolie
Sans un murmure
Semble mourir

Je reste seul
Rien d’autre
Pas même un cri
D’absence

La vie est vide
Le cœur n’est plus
Qu’un paradis perdu

soif d'aujourd'hui

http://notresoifdeconsolation.blogspot.com

1.12.06

Poèmes à Marie

http://marieduciel.blogspot.com/

22.11.06

Sans titre

La servitude est volontaire
Et veut encore voter
Les armées d’hommes éteints
Épuisés
Esclaves des vanités
Se pressent

La peur les tient
L’or les fait plomb

L’ennui a bâti des empires
De hautes tours
Des usines
Avides
D’avaler les minutes du temps

Et le mensonge a tout compris
Et brille
Comme un soleil de mort
Et la mort nous respire

Alors aimer
Ce n’est jamais facile
Aussi fluide
Transparent comme
Le beau ruisseau d’argent
Qui coulait dans tes yeux comme
La chanson douce
Où courait ta passion

Enfant sans âge
Nul regard à ton âme
Pas de trace à ton pas
Ni d’amour à ta joie

Mais la loi
La loi qui vient
Souffle profond
Qui te balaie
Et te revêt

Jamais le soleil

Jamais le soleil





Tu as quelquefois la douceur
Que danse l’autre fleur
Et je t'attends
Sans un mot sur le cœur
Qu’un rêve
Le rythme nu
Qui te dessine
Charmante brune

Et tu m’appelles
Voix reine
Où court ma vie

Jamais tant le soleil n’a cru
À ses désirs
Qu’accroché aux cascades
Fières
Des reflets purs
Qui courent qui rient qui jouent
Qui dansent dans ta chevelure

21.11.06

La demeure de l’être




C’est à se demander pourquoi tombent les roses, partout et tout autour de moi ; que disent les fontaines, à murmurer mes peines ; où niche l’arc en ciel qui hier encore s’abreuvait à ma main ?
Je n’aurais qu’à me taire, et m’abriter à l’être.
Pourtant, me blesse encore l’absence des regards, et la cohue absurde, et tant de vies pour rien.
Je voudrais bien rentrer chez moi, mais n’en ai pas.
Ma vie vacille mais l’esprit la caresse, l’ivresse suit.
Des mots me viennent, perles ou pierres, la maison du chemin, foyer du vent - alors encore la poésie me retient, et me déborde, et m’enjoint de poursuivre - et accueille ma prière, la fait moisson, silence en chant dans la demeure de notre Père.

19.11.06

Pour la vision





Ô l’éclair en plein jour
Ou bien la nuit qui brûle
L’astre arrêté
Le plein d’amour

J’ai quitté le chemin
Pour la vision
J’ai changé de destin

Debout tristesse
Rejoins notre ignorance
Chante aux pauvres
Et aux frères
Par-dessus le refrain
L’essence de la rose

Des pas perdus m’attendent
Des ciels aussi
À n’en plus voir la fin
Mille couleurs
Qu’un silence a levées

Je n’ai plus rien
Que vivre

16.11.06

Les jours

Les jours se suivent
Le rythme est nu
Nos traces s’abandonnent
Aux sables du désert
Au vent qui les balaie

Ici l’enfer
Où pleurent les abîmes
Ici aussi l’extase
Quand tu me danses en toi

Et je n’ai d’autre envie que Dieu
Puissance d’amour qui submerge tout
Tandis que tu te reposes
Épuisée de tout

Voici la nuit
Et puis voici le jour

Rien ne dure
Que l’infinie saison

15.11.06

Couleurs

Vert
Le ciel étrange
Qui entre dans la maisonnée

Bleu
Le nouveau chant à l’épaule des anges

Rouge à tes souhaits
L’aveu du soleil à venir

Jaune
Sa ressemblance
Dans la danse de l’aube
Qui attend

Blanche
La couronne à tes pieds
Si tu t’envoles

Sur la rive

La voix n’a pas de nom
Un ciel s’engouffre
J’en suis nuage

Une barque au ciel
Et la mer est allée
La rejoindre

Rien n’éclot
Que toi
Et le goût du matin
Dort en toi

Plus rien n’est sûr
Pas même le voyage
Et sur la rive vierge
Tu rêves encore

Pourtant le corps s’élève
Et forme un cri de joie
Dont l’écho te réveille

La vie n’a pas de nom
Le vent s’envole
Je suis sa trace
Et l’arc en ciel embarque

24.10.06

Traces


Il écrit
Vent de jour et vent de nuit
Les mots s’effacent
Le cri s’enfuit
Nulle part
La vie descend
Là où le mot n’a pas de dit

Et toi l’oiseau
Voile bleue qui éblouit le vent
L’aile fière
Le tourbillon des dieux
Sur l’épaule légère
Qu’amour encore caresse
D’une brise inconnue
Parfum d’éther
Je te suis à la trace


















20.10.06

Et prier je ne peux


Surdité de nos voix
Aveuglement des sens

Et moi j’avance nu
Porté par le désert

Ni cri ni loi
La fontaine intérieure

A l’écoute des peines
Emprisonnées

L’exil est sans abri
La nuit sans voile

On arrache ma vie
Dans le temps suspendu

Et prier je ne peux
De mes larmes niées

Ô je m’avancerai
Sur la jetée

Le vent me sait
L’envol me suit

Je m’y vois ombre
De personne

Présence pure
Qu’un chant entonne

19.10.06

Le sauront-ils


Nos mains n’ont plus de doigts
Nos rires plus de chemins

Ignorant dans le soir
L’espoir des jardins
Les chants n’ont plus de voix

Vois cette pluie
Lourde et grise
Qui tombe et tombe
Sur ces ruines dressées
Où la mort vit

Les fantômes défilent
La poussière crie

C’étaient des hommes
Ce sont des bombes

(Le sauront-ils ?
Malgré le bruit
Sous la clameur
C’étaient nos vies.)

Déluge et agonie
De la foule au désert
Avant l’exode
Avant de fuir

Vois
En sa prière
La Terre entière
Nue

L’errance offerte
Sommet des cœurs

Appel et résonance
De l’ange en sa demeure
Sainte
En chaque pli de nos sourires


















16.10.06

Comme un pas sur la mer


Parfois aussi je crois
Que sous mes pas la terre
M’en veut
Alors je suis de trop
Et porte en moi l’enfer
Voyage des blessures

Cœur pur
Au centre d’une croix
Comme une soeur
Qui m’accompagne
La nuit noire dépliée
Blancheur d’ombre
Comme une voile

Et pour séjour
Le lourd mystère

Alors je ne sais plus
Je vais et ne vais plus
Pensant priant
Au vent de la vie nue
Enfant vivant
Du cri secret

Emportant dans ses yeux
Noyés
Les chants bleus de la mer











15.10.06

Où danse l’ange


La vie comme un chemin de joie
Où nos pas ne vont pas
Nos pas muets
Le pur élan
La foi
Arrêtés dans le vent
Comme le chant souvent

L’aveu tremblant s’attarde
Au sourire oublié
Du soleil de la Dame

Et je pense

Si la Vie revenait
Même la mort fleurirait
Tissée des mille pluies
Tombées de nos visages ensevelis

Alors jamais je ne m’arrêterai

J’irai encore
Jusqu’où pousse l’été
Vert et bleu
L’étoile à la tige élancée
Où danse l’ange
D’une valse étonnée




L’homme ne sait plus




Un oiseau une voile
Puis deux
Une mer infinie

De son vrai corps de vie
L’homme ne sait plus
La langue le secret
Il court
Et court
Et meurt
Hors de toute naissance

11.10.06

Si la prière venait

Assise pensive
Le ciel a soin de son sourire

Soucieuse
Qu’il pleuve encore demain
Que la Terre soit si grise

Perdue si loin
Après le souvenir

Songeant
Si la prière venait

Et dans le vent muet
Sa voix étincelait

Chant de nuit (3)


La petite musique de la vie
Comme la plus douce de toutes les pluies
Coule doucement à mes joues
Où tu poses tes mains
Un nouvel arc-en-ciel dort dans la nuit
Aux couleurs de Muriel

Enfant perdu
Ainsi soit-il de ta venue

Je n’ai plus de repères ici-bas
Que tes bras
Plus de mystère là-bas
Que toi
Présente à mes côtés
Plus d’autre attache
Que l’encre de tes yeux
Et ce profil
Plus de voyage
Que joindre ma moitié

La clarté sans pareil
Qui joue de nos deux vies
N’en fait plus qu’une







2.10.06

Chant de nuit (2)

Marée d’amour
Vierge est la loi
Nue la beauté
Parure d’étoiles
L'amour est notre loi

Pas un geste
Entre nous
Qui ne réponde à un appel
Pas la moindre caresse
Qui n’ait d’écho
Jamais nos lèvres
Sans promesses
Jamais nos corps
Sans fièvre
Parmi les mers magiciennes

La plus douce lumière
Va et vient
L’éclair s’apaise
Et moi je t’aime

27.9.06

nos pas

nos pas sont si lourds
parfois
comme fautifs
et la mort les attire
si bas
qu'un abîme a pleuré
sans qu'on sache de quoi

de quoi a-t-on manqué
pour ne jamais sentir
le soleil à nos pieds
léger
et l'air
le matin clair
le ciel à nos poitrines ?

26.9.06

chant de nuit

Le cœur dormait
Sous ses îles la veilleuse veillait

Une goutte est tombée
Que la Mère a bercée
Pluies de lumières
Dans la blessure d’amour

Dans les plis de Marie
Le nom de l’amoureuse

Ainsi le cœur s’est élevé
Ainsi tu es venue
As arrosé ma vie
Et puis cueilli mon cœur

L’amour que j’ai de toi
Fait le tour de la Terre
En boucles noires
Tissées dans la lumière

Et chaque nuit nos corps
Jouent pour le ciel ouvert

16.9.06

si ton sourire

Si ton sourire
Me dit d’aimer
Je n’ai plus de raison
La nuit est soulevée
Nos corps la suivent
Ivres
Danse la vérité
Au creux de nos désirs

automne



L’automne vient
S’approche
L’automne approche
En robe jaune
Tout proche
L’automne est mien
Le vent le vole
Mon cœur s’accroche
Le ciel le suit
Pluie de soucis
Nuages sombres
L’âme se voile
Passe la vie
Si tristement
Rien ne s’efface
Souvenir pleut
En ma mémoire
Le vent le vole
Couleur automne
Mon cœur attend
Lumière noire
L’avenir prie
Lumière blanche
L’avenir danse
Le pur éclat
Joue dans les plis
Jaunes d’automne
Des feuilles tombent
Ta robe vole
Mon cœur la suit




sillon profond

et c'est toujours l'amour
qui entre en ma demeure
m'enlève le sourire
ne parle que de pleurs

Amour !

comme le vent
sur l'eau qui dort
comme la ride
que le ciel creuse
sillon profond
où je demeure

3.9.06

Douceur exquise

Douceur exquise
D’un dessin
Qui file
Un souvenir
Qui plonge
Dans l’avenir en rire






25.8.06

l'amour attend

ne dîtes pas
qu'au vent d'hier
les cris s'effacent

et l'ombre dort
sous la lumière

Non !

en son toujours
l'amour attend

et dans sa trace
l'Homme en prière

15.8.06

L’amour enfance


La nuit la nuit la nuit
Et puis le puits du jour
Le soleil revenu
D’entre les pluies
Ruissellement d’amour
La douceur nue
Ce rêve entre tes lèvres
Mon cœur s’apaise
Je suis ta pluie
Toi le soleil
Et entre nous
Un arc en ciel
Ces larmes de rosée
Matin clair à mes joues
Mes mains croisées
Et cet appel

L’amour joue entre nous
La nuit le jour
La terre le ciel
Cet air ancien
Les nouveaux jours
L’amour enfance

27.7.06

Sur Armel Guerne

Signes des temps

La nuit est lourde. Noire, épaisse, la nuit ténèbre.
Et puis l’éclair. Signe éclatant dans la largeur du ciel. Le cœur a peur, les yeux ont mal, là où la vie est descendue, le diable danse, le feu dévore.
Mais sans qu’on sache ni où, ni comment, voici la roche pure, comme un diamant.
Le berceau du poète, la chambre de son amour, et la gloire de son père.
Sous l’effroi, les cœurs sont descendus, les cœurs cherchent leur île, il n’y a plus de noms, ou bien voici leur aube, avant le chant.
Les cris imperceptibles encore des étoiles du ciel et de la terre d’hommes.

Hier il était trop tôt, et nous voici après la nuit déjà.
La poésie, géante absence, a délivré son dernier cri. Il est si tard, il est trop tard, il n’y a plus de noms.
Rien que des signes, un hymne en croix, et l’âme, dans son corps étendu, qui ne sait plus sa fin. Sainte misère, où la pitié ne rentre pas, la demeure de l’étoile, la clé de l’ignorance.
Voilà où nous en sommes, fils des anciens passeurs éblouis du grand froid.
Il nous parle interdit à grands mots de silence, et parfois il se tait, le feu.
Il nous est une danse. Au long souffle qui vient, d’autres voyages ne disent rien encore d’une autre renaissance.
Malheur à nous s’il est trop tard !

J’étais encore enfant, mes pas devant comme un adulte, ma voix éberluée, le vent, le vent n’en revient pas.
Fils de qui, ici pourquoi. Et toujours cette croix. Et puis le lis. Et Novalis.
Le courage d’emprunter le chemin, la voie du dedans, le poids de l’autre guerre, c’est Armel Guerne qui me les a donnés.
Et j’ai juré d’aller tout au bout, coûte que coûte, ne plus jouer la vie, ne plus rien simuler, jamais, ne jamais fuir, ni la nuit, ni l’ennui, se faire rivière, berceau pour accueillir toutes les pluies de l’à venir.
Parce que vous ne savez pas, vous non plus, combien plus de noyés que de navigateurs ont été admis à chanter les gloires silencieuses de l’eau.

Aujourd’hui tout est vide, aujourd’hui tout est signe, il n’est que d’écouter.
Parfois cela me fait l’effet d’un linceul de silence, parfois c’est un bombardement de sens, le cri de mille morts, et par-dessus, la vie aimante, le sel ressuscité, et leurs présences.
Nos frères.
Et il était leur serviteur.

19.6.06

Versée sur moi




Dans le ciel en vertige
Mon coeur flamboie
Flamme splendide
Où je me noie

Coeur en lumière
L'amour s'élève
Les brumes se dispersent
Reste ma brune
Lune solaire
Versée sur moi









Ma prière

Je te confie la flamme de mon coeur
Je te confie mes doutes mes peurs
Pour que tu me protèges Seigneur
Et nous élèves dans ta lumière

Jusqu'à l'éclair

Quand je suis loin de mon amour
L'enfer est un tourbillon vers le bas
Né de moi

Alors tiens moi la main
Au bout du fil mon amour
Tisse le jour
Où vont nos pas
Surtout ne me lâche pas

Tu fus mon amour
Toute ma vie
L'attente la plus longue
Tu fus sept jours
L’annonce de la foudre
Tu fus mon doute
Jusqu'à l'éclair

16.6.06

le feu nous danse

Epousés
Dans cette nuit sauvage
D'une nouvelle enfance

Cette naissance

Au creux de nous
Le feu nous danse

je me réveille près de toi




Ce soir j'ai pensé à toi, je dirai tout le temps mais surtout au-delà du temps.
Tu étais calme en moi, malgré l'attente et le désir, dans une acceptation totale, remplie d'amour, pleine de joie.
Je n'osais t'espérer, mais tu as pour moi une "saveur" éternelle.
Ton amour me comble mon amour.
Et tu n'es pas une image, tu es Muriel.
Ce que nous ressentons l'un pour l'autre, que nous nous disons et qui va et vient entre nous,
et qui s'élève dans nos coeurs mon amour, c'est l'Amour n'est ce pas ?
Ô oui Muriel, oui je t'aime, à la mesure de ton amour.
Et nos coeurs, tu vois bien, sont près de la lumière : notre incroyable rencontre, notre incroyable amour, plus fort qu'une évidence.

Dis-moi mon amour si un seul de ces mots te semble de trop.
Mais je ne le crois pas, puisque nous vivons cet amour, qui dépasse le rêve.

Nous sommes deux passants ordinaires de la vie, mais l'extraordinaire nous est donné.

Et demain, je me réveille près de toi.









13.6.06

L’ange bleu

L’ange bleu

Entre nous le soleil
Joue des mille merveilles
Gentiment déposées
Sur les fleurs du ciel

La rosée des lumières
Ces reflets dans tes yeux

Et se pose sur terre
L’ange bleu

6.6.06

Quand mon coeur...




Quand mon coeur va s'ouvrir
L'oiseau se posera sur l'arc en ciel
Où sont redessinés les mots
Les couleurs
De l'émoi amoureux
Si vrai si beau
Brise légère

La mélodie nouvelle
Est dans ses ailes
La caresse du vent
Parmi les champs du verbe





4.6.06

Le feu de l’océan

Des rêves dorment au fond de nous, et puis s’éveillent, et leurs trajets forment un destin.
Certains, les plus intenses, seraient comme des graines ; pour qu'elles éclosent, il faut le ciel aux mille averses.
Les pluies les plus légères y ont la transparence de la soie à tes seins, mais dévoilée, leur danse est océane.
Le coeur chavire, la mer est vierge, où tu t'enfantes.
Un fil relie les rêves entre eux, entre ailes.
Mais aucune encore n'est venue, tes rêves ont des couleurs évanouies.
Tu n’avais pas cherché, juste suivi des traces, mais elles s'effacent, comme les rides de ton coeur.
Laquelle pourrait t'aimer, que toi tu aimerais ?
Tu veux donner ton coeur, et puis le déplier, mais pour qui ?
Où est l'amante, la valse de ton coeur, l'amour qui se déverse ?

Tu t'es assis face à la mer, as dérobé les vagues : elle t'offre sa nudité.
Qui peut-elle être, pour ne pas te quitter, sans jamais te rejoindre ?
Elle est le pur élan, le va et vient, l'appel dans le retrait.
Elle fait de l'eau le feu, où ton âme a plongé.
Alors tu es celle pour qui chacun de mes mots s'allume comme un soleil, l’étoile filant vers de nouvelles lumières, tu es le voeu du verbe, et sans toi, je ne peux dire le chant,
le divin du désir,
l’aile bleue,
le feu de l’océan,
et le dieu de nos yeux.






29.5.06

L'amour la liberté

L'amour la liberté


Parfois je l'ai sentie
Comme une douce ivresse
En chant autour de moi
De toutes
La plus délicate caresse
Course éperdue
Des mille pluies
Ensoleillées à travers mon visage

Habillée de matin
Elle a tous les regards

Elle a les ailes de la rose
Qui ne fane jamais

Elle est tous les chemins
Sans le hasard

Je ne sais pas sa cause
Mais je l'ai épousée








27.5.06

Notes pour l'ascension

Le regard embrasse le temps
Le moment tant attendu
A fui
Demain est déjà hier
Que tiens-tu ?
Evanoui ou épanoui
Ton mystère

Pas un geste que tu n'aies fait
Qui ne t'ait fait

Je suis prisonnier de la lumière
Ce qui est impossible
Donc je suis libre


Tant d'amour à donner
Juste posé sur le papier
Un papillon osé
Juste des ailes


Ni refuge ni exutoire
Le mot est pierre
Caillou galet rocher
Et la maison de la lumière

Les yeux dans l’aube

Amante ! J'écris la vie pour toi, je meurs pour toi à chaque fois, je suis ivre pour toi, le coeur s'est déplié, la voile est dans le vent, tu es de soie…

Je pense quelquefois que tu n'es pas d'ici, ni même d'ailleurs,
j'ai embrassé ton mouvement.
Pourtant tu n'es qu'émoi, fonte des neiges,
et ton sourire fait un enchantement,
tes yeux comme une révérence, et puis la femme en toi s'évanouit.
Que reste-t-il ? Une pure présence, au-delà des miracles.

Ta chair sous la dentelle, c'est l'univers qui coule entre mes mains.

Pour la délicatesse du piano à refrains, je te verse l'ivresse de son premier matin.
Nous serons blottis dans la nuit, les yeux dans l’aube,
au creux de l’infini, où l'infime a le tout.

Amante !
La nudité des sables
La courbe de la dune
Voici ton âme

Et de l'autre côté du miroir
Le désir a la forme d'une femme
Océane

Voici ton coeur

22.5.06

Et par-dessus l’écho


Le bonheur c'est quand tu me souris - et tu te donnes.
A cet instant le temps s'évanouit, reste nous deux, qui n'en font qu'un, ou une, et tout est bien.

C'était hier.

Mes frères, mes frères, souvent je vous appelle dans la nuit, et vous venez, et la tendresse nous habite, et la force nous visite.

L'amante est dans mon ciel, bleu ou gris, habillée de désir, visage dévoilé.
Elle est entrée dans mes mots, a rejoint mon silence, et par-dessus l'écho, la danse.

En elle, je fais danser le ciel, et sur terre, elle me donne des ailes, et nos anges s'échangent.

Mes frères, il n'y a pas de fil, rien que l'air, l'ivresse en équilibre.








Naïvement





Chaque note de beauté enchante l'oiseau bleu. Chacun de ses mots est une porte ouverte, une aile. Le coeur veut aimer, mais l'homme, avec exactitude, se tient loin de son coeur, où l'oiseau a son nid.
Et moi, naïvement, j'attends ma dévouée, pour la combler.
Pour elle, je me parfais le coeur, pour qu'elle puisse s'étendre.
Sa nudité, je tisserai dans les étoiles d'autres façons de l'habiller.
Mes mots s'échapperont, tournoyant dans le verbe.
Et l'amour dansera, et je vous l'écrirai.
Je l'appelle une reine, c'est ce qu'elle deviendra,
d'un royaume éternel, où l'amour se rejoint.










faire son possible, et pour le reste, tout accepter

21.5.06

Corps en mystère


Corps en mystère








Les mots viendraient, mais la page resterait blanche, de sorte que sous les mots, on verrait une plage, une plage avec nos anges.
Là se tient une femme, et elle tient une enfant. La vague joue son âme, le ciel fleurit son sang.
D'entre les mots, renaît le verbe, amour étend son chant, la femme s'habille de marées, et ce n'est plus la terre, ni l'eau, mais le ciel, le feu, qui entrent dans la danse.
La mer est vierge et le sol étincelle, le mystère a pris corps, et c'est ton corps.







20.5.06

Je ne sais


Je ne sais



Je ne sais où a fui la femme en forme de bonheur, je ne sais qui accueille aujourd'hui les élans enroulés qui montaient dans mon coeur. Mais le ciel à jamais m'a donné toutes ses larmes d'or, et de paix, et je n'ai plus de larmes. La compagne et l'amante, le voyage secret qui me guidait dès le réveil, les voici : il fait soleil, il pleut ; elle a pour ombre un arc en ciel. Son sein repose dans ma main. Un mot de moi, un signe
d'aile. L'ange sait toujours où me joindre - et pour voler, nul besoin de chemin.
Tandis que sur la terre mon pas hésite, qu'aucun lieu ne sourit (j'ai vu les arbres hurler comme des torches), voici une fontaine, j'y ai posé mon âme. Il me reste le voeu, et l'espace, que peuple tant d'amour, que je baisse les yeux, quand mon esprit s'élève.
Mais si tu passes, s'y joint une prière - le chant a la couleur. Un amour merveilleux, et sur nos pas, comme des feux, des étincelles, qui te ramènent à l'être ; j'y mêlerai nos voix aux étoiles qui naissent, c'est là que pour les coeurs perdus la joie des retrouvailles dansera sa nouvelle mémoire - l'éternité avec le temps, et ma princesse avec le vent.










19.5.06

Flambeaux évanouis





Le ciel épanoui s'en est pris à la robe envolée d'un amour dont les détours enfuis ploient dans l'espace des hautes espérances - et mon âme ensilencée n'avait encore jamais nagé ainsi - dans le pli oublié d'une infinie marée - mélancoliquement lassée sous les flambeaux évanouis de la plus longue nuit.
Tes yeux n'ont plus voulu.
Ce que tu m'as appris : le ciel qui tournoyait et le vol si léger, l'habit du vrai bonheur - l'offrande dans ma main, et d'un souffle élevé, mon coeur dansait.
Pourquoi se consoler ? Tu as choisi. Je sais partir. Je sais partir si loin, si profond - mais la douceur y a des ailes, un coeur intense, et de grands yeux mouillés qui meurent et vivent sous chaque division, et si l'âme monte et tombe, elle la berce - virginité du ventre de la mer.







c'est une fleur bleue

... à voir à la page : http://www.moncelon.com/chaumette.htm

"Il est des souhaits et des désirs qui sont si peu en conformité avec les conditions de notre vie terrestre, que nous pouvons en tirer sans hésitation la certitude d'une autre condition où, s'appuyant sur un élément qui les portera, ils prendront un essor puissant, avec des îles où venir se poser."

Novalis, Souhaits et désirs sont des ailes, Fragment.



avec mes profonds remerciements,
Laurent

16.5.06

Auprès du chant

Auprès du chant j'ai étendu ton nom
Aux mille éclats soyeux de satin blanc

Ton nom miraculé
Revenu des étoiles
Remonté des abîmes
Noirs

Ni en haut ni en bas
Ton nom en équilibre
Sur la rime à ma vie

La nouveauté de ton visage
Chante au milieu
Où l'homme et l'ange jouent le feu

Le feu qui n'a pas d'âge
Ni d'ombre
L'eau bleue
Le rivage
Où tombent tes cheveux
Comme cascade

Tombe le ciel à ton épaule
Glisse ton nom jusqu'à ton sein
Voilé de noir comme un présage
Sage en dentelle

Si encore tu n’es rien sous les étoiles
Tu seras reine sous le verbe
Et ton corps
Si tu n'es pas pour moi
Dansera pour l'éclair

14.5.06

Du bout des doigts


Du bout des doigts


Tes quelques mots d'abord, comme des lueurs, les phrases que tu choisis, comme des chemins. Je ne pensais pas m'y avancer, un nuage se tenait au-dessus, chargé d'émotions que je n'ai pas comprises - c'était ta vie.
J'ai voulu te dire au revoir, mais alors les lueurs sont devenues éclairs, et les chemins arrivent à la mer. J'ai à nouveau laissé parler la pluie, et j'ai compris le clapotis - un piano de ta vie.
Je vois le vent sur ton épaule, un parfum t'enveloppe, tu sens l'amour.
Je n'ai pu m'empêcher de passer encore et encore le bout des doigts sur ton visage, comme on traverse le bonheur.
En une seule fois, tu étais devant moi, tes yeux glissent vers moi, ta lèvre resplendit, et tout autour, un feu, que domptent tes cheveux.
Qui que tu sois, pour qui que tu sois, j'ai vu une reine, servante de l'élan sublime, l'amante généreuse, amoureuse des chants de joie, et j'en sais la mélodie.
Je n'ai pas peur de toi - mais tu me plais terriblement. Je te vois déesse, mais je crois que les anges toucheraient terre entre tes bras.






informations pour une transition

Avec le poème A Elle s'achève un troisième cycle poétique, qui sera rassemblé dans un nouveau recueil :
Etends tes yeux dans la lumière


Publications actuellement disponibles :

Graine mère, dans les Cahiers du Moulin, n° 8 (pour en savoir plus sur les Cahiers : http://jm.saliege.com/armelguerne.htm)

Notre soif de consolation a besoin d'impossible pour être rassasiée, édition en ligne, version papier disponible sur :
http://www.lulu.com/content/294315



Prochainement :

Enfants du verbe, sur www.moncelon.com

Quatre poésies sur les saisons du coeur, dans la revue annuelle des Xérographes, présente à Paris en juin au Marché de la poésie,
renseignements à l'adresse : http://xerographes.free.fr/




7.5.06

A deux pas



Nous courons en tous sens sur de larges voies tracées d’avance, qui ne mènent nulle part, mais la porte de la délivrance, qui est à deux pas, nous en avons perdu le nom.






A Elle


A Elle



Pour le prêt d'un désert, j'ai embrassé la dune, j'ai remercié l'enfer,
j'ai vu la fleur dans le sable. Jour après jour j'ai passé ma vie dans les boucles de l'amour, sans une femme. Les caresses sont mon âme, l'émoi d'aimer ne sait plus me quitter. A rêver sans attente ton impatient visage, j'ai vu dans tes cheveux la couronne des vœux.
Seul avec les oiseaux, j'ai pris le vent qui va au bleu.
Une plage, un voyage, et la sagesse ivre.
Je n'ai rien inventé, la montagne s'est élevée en moi, a émergé, et c'est là que je vis.
Ou bien est-ce une fleur ? Seul, et l'amour en visite.
Mes frères sont toujours là, et les anges me parlent - sous la minute inquiète, l'apparence est sans voile.
Même sans elle, l'amour vole. L'élan atteint la rive la plus légère,
où chaque pas vire au soleil.
Je l'attends sans soupir, où je ne l'attends pas, puisqu’elle est déjà là, discute avec les frères, danse le chœur des anges.
Ô je le sais, le secret - les divines absentées.
Mais le cœur reste en fleur, le corps apprend la sève.
Un rêve est une graine. Elle ne peut qu'être reine.




(dessin : Satine)








5.5.06

Enfants du verbe.


Enfants du verbe.







J'ai décrit fidèlement les élans et l'infini d'aimer, et exposé combien le désir amoureux, dans son essentielle vérité, joint l'homme au monde des divins, l'enjoint, dans son appel enivré, d'y retourner infiniment son cœur. Ce que j'ai fait, à mes risques et périls, visant le meilleur, acceptant par avance le pire.
La caresse céleste que suit à la trace l'émotion amoureuse (et réciproqement), est aussi bien la tristesse sans mot de la séparation. C'est l'unique chance pour le verbe.
Le silence danse au clair de simples mots, et le visage de l'aimée chante dans le vent, et la vie est consentante.
Amour en ses jardins demeure égal comme la mer sous les étoiles, quand le lagon dort.
Chacun entend le silence dans l'écho de vos mots, et la plus douce mélodie s'élève dans les cœurs.
Amour alors a l'univers pour dépendances, et ton cœur n'est jamais comblé, et tu peux te donner, t'offrir à l'existence.
Une miette quotidienne te suffit, mais l'océan ne suffit pas à tes marées.
En haut les anges chantent à la vue du jour prochain dans ta main, et te tendent la leur, comme un nouveau soleil.






(illustration : Novalis)


D'elle en ailes


D'elle en ailes


Encore un de ces étranges balancements.
Ces femmes se sont présentées parmi d’émouvantes cartes postales, porteuses des rêves oubliés, et l'espoir, mêlé aux souvenirs, a fait le vent dans ma mémoire, et a tout balayé.
Ou bien je les ai vues s’amuser des cartes retournées, qu'anges et démons se disputaient, qu'une fée a battues, et le hasard distribuées, et j'ai perdu.
Ou comme les pièces d'un puzzle, qui est ma vie.
J'en avais deviné le dessin, et j'ai su le tracer, mais les motifs se sont assez vite envolés, et forment là-haut un chant.
Mon coeur ne peut pas l'attraper, quelques notes se sont trop élevées, et j'attends une vague, plus haute que la houle, pour glisser d'elle en ailes, atteindre en plein jour les grands nuages lourds des premiers chants d'amour, où l'adieu tristement se déploie ; j'y répandrai les perles qui brillent dans mon âme, comme un enfantement.
Et l'on dira : et revoilà le ciel !
Mais leurs pluies seront douces et fertiles, et l’ivresse et les feux qui tombent et tombent, ce sont les cascades en joie de nos voeux ; et chacun sentira que revoilà la terre.

à un ciel envolé


La dame a traversé mon âme
Et son sourire !
A levé mon désir
D'ailes et d'anges
Et de voiles qui s'élancent
Et s'avancent et dévoilent
Amour
Et mon coeur encore a plongé

La plaine en moi est inondée
Les chants de mai
En moi sont dépliés
Recueillie
L'attente que j'ai dressée
Pour elle
Et ses yeux !
Ne me regardent plus

On me dit qu'elle est belle
Je me tais
Le charme qu'elle promène
M'a oublié
Parmi les champs d'éclairs
Le parfum éternel
Court encore
Et puis traîne
A l'épaule des reines
Et là encore je ne veux qu'elle
Et elle

Les passantes de mai
M'ont gardé une danse
Mais dans mon âme enfante
Je n'ai que ses souliers

Je n'ai pas de tristesse
Nous pouvions nous aimer
Quelques baisers
Dans le ciel envolé

Elle m’a gagné
Et me laisse envahi
Comme la mer elle se retire
Dans la triste douceur
Des marées matinales
D'elle non
Je n'ai pas à pleurer
Je ne l'ai pas voulue
Habillée de déluge
Mais tendre
Allongée en amie
Sous les cascades de mon coeur

Ah oui si douce
Et pleine
Et son désir abandonné
Juste au bout de ses lèvres

Oui je l'aimais
Comme on berce une danse
Je l'aurais enlacée
Comme on oublie la nuit





2.5.06

D'autres couleurs de l'amour


D'autres couleurs
de l'amour








C'est comme si j'avais rêvé d'elle : nous ne pouvons pas être ensemble.
Pourtant c'est bien elle. Et je lui plais, elle saute à la corde dans mon coeur.
Elle s'emmêle les pinceaux, mais le piano joue encore.
C'est sans raison, il pourrait ne pas faire beau. Mais les passantes me sourient,
celles qui comptent. Les visages amis.
C'est ce qu'il faut pour ne pas être triste (je n'en rajoute jamais).
Pourtant c'est elle, et encore elle ; et c'est toujours celle qui ne peut pas,
celle qui compte le plus,
ce regard de l'émoi,
qui fond dans un sourire.
Je ne la retiens pas, mais elle s'immisce. Elle saute, elle saute, après avoir si bien dansé ;
une fille s'amuse à sauter à la corde, et mon coeur se balance.
Je n'ai pas à l'oublier, je n'ai pas à me déprendre, je n'ai rien à faire,
juste l'accompagner, fusse vers la sortie. Charmante amie, dont je voudrais la main.
Elle a fait mon coeur plus haut, agile et rieur, et plein de joie encore,
lorsqu'il plonge vers la profondeur triste, et allume l'enfer.
Je n'ai jamais été malade d'elle ; c'est ainsi qu'amour doucement a guéri.
Je l'ai simplement suivie, elle m'a ramené à moi, comme on revient à soi,
sur la plage abandonnée, lorsque enfin, au bout de tous les souffles,
l'écume se retire.
A la fin de mon rêve, qui n'en est pas un, je lui demande s'il n'est pas trop tard,
si elle veut encore de moi, et elle dit oui.
Mais comme je n'en sais rien, je m'en tiens sous mes pas au trajet des oiseaux.










1.5.06

Le temps des éternelles


Le temps des éternelles


Là où le rêve s'achève
Le jour s'accomplit

L'oiseau à ma fenêtre
Porte l'être à ses ailes
Et vire au bleu

Le vœu passe le ciel
Et se pose

Entre nous
Un désir
Sur un fil comme l'éternité
Se balance

Mon cœur est dans les airs
En visite courtoise

Auprès des étoiles
Le cœur insiste

Tu t'écartes de moi
Mais dans ta silhouette
Je dessine la joie

Autour de moi des fleurs
Que je ne cueille pas
Mais en moi une fleur
Est pour toi

C'est au bord de la mer
Que l'oiseau et la fleur
L'étoile avec le vœu
Chantent les éternelles
Qui bercent en elles
Ma mélodie de toi








30.4.06

Amour en son jardin


Amour en son jardin





Amour est délivré
Amour est sans besoin
Il est
Amour se promène
Parmi les chants
Sonne à ma porte

De ton coeur qui se referme
Il emporte le parfum
De ton sourire
Il prend la main
Et tes yeux qui s'éloignent
Il les tient
Dans le ciel déplié
Etoiles de sa joie

Amour est sans saison
Mais ressemble à la fleur
Je t'ai arrosée
Protégée
Bercée et assistée
Il est la rose bleue
Au jardin de mon coeur

29.4.06

Le ciel est bleu


Le ciel est bleu



Un vent de liberté vient caresser ma vie
Un vent d'amour étend soudain ma liberté
Le regret s'est envolé
Mon regard ne l'a pas retenu

Mais dans celui de toute femme
Je lis à cœur ouvert

Le piano s'est mis à jouer
Je n'ai qu'à l'accompagner
Ou bien je me mets à jouer -
Le piano m'accompagne

Toutes les pluies ont cessé
L'arc en ciel s'est dissout
Il n'y avait qu'un seul trésor
tout au-dedans
Le ciel est bleu





Etty Hillesum, "Aider Dieu"


Aider Dieu


C’est si bon d’apprendre toujours à nouveau à renoncer à l’autre. Au fond, une relation n’est rien d’autre, ou n’aurait besoin d’être autre chose qu’une continuelle renonciation l’un à l’autre, afin de se rencontrer encore plus intensément sur une plaine plus élevée.


Je dis que je me suis expliquée avec la souffrance de l’humanité mais ce n’est pas tout à fait juste. Je me sens plutôt comme un champ de bataille où se vident les querelles, les questions posées de notre époque. Tout ce qu’on peut faire, c’est rester humblement disponible pour que l’époque fasse de vous un champ de bataille.

La saloperie des autres est aussi en nous. Et je ne vois pas d’autre solution que de rentrer en soi-même et d’extirper de son âme tout cette pourriture. Je ne crois plus que nous puissions corriger quoi que ce soit dans le monde extérieur, que nous n’ayons d’abord corrigé en nous.

La vie et la mort, la souffrance et la joie, les ampoules des pieds meurtris, le jasmin derrière la maison, les persécutions, les atrocités sans nombre, tout, tout est en moi et forme un ensemble puissant, je l'accepte comme une totalité indivisible.

Soyez simple et vivez simplement. Ne faites pas de vagues, n'essayez pas d'être intéressant, gardez vos distances, soyez honnête, combattez l'envie d'être bien vu des autres.

Laisser celui qu'on aime entièrement libre. Le laisser vivre sa vie, c'est la chose la plus difficile au monde.

La vie est belle et pleine de sens dans son absurdité, pour peu que l’on sache y ménager une place pour tout et la porter tout entière en soi dans son unité
alors la vie, d’une manière ou d’une autre, forme un ensemble parfait.

Dès qu’on refuse ou veut éliminer certains éléments,
dès que l’on suit son bon plaisir et son caprice pour admettre tel aspect de la vie et en rejeter tel autre, alors la vie devient en effet absurde : dès lors que l’ensemble est perdu, tout devient arbitraire.

Nous sommes dans l’absolu, ici et maintenant
il n’y a rien d’autre à connaître que ce qui est,
rien d’autre à aimer que tout.

Et quelque part en vous il y a quelque chose qui ne vous quittera plus jamais.


(Citations : Une vie bouleversée)












28.4.06

La fleur bleue





La fleur bleue

à l’amoureuse


La mélodie de tes sourires fait ce que font les étoiles dans tes yeux.
Un piano de lumières.
Entre la terre et le ciel exactement, je joue pour toi le verbe.
Tu verses à ma vie le silence d’un océan de douceur.
J’ignorais que cela existait.
Mais pour demain je ne sais pas.
Tu as valsé en moi, alors la valse est revenue en moi.
Et souvent je crois que le chant n'attend que toi.
Mais si c'est toi, je ne sais pas.
Je suis si étonné de toi.
La fleur de Novalis, l'astre dans le ciel des dieux, la fleur bleue,
voici qu'elle s'ouvre en moi ; et la grâce de toutes les fleurs vivantes,
dans la luxuriance du jardin promis, répand pour chacune d’elles
au plus loin son parfum.
J'aime aussi loin que le vent l'autorise, sur les ailes des anges.
Et souvent de reflets en reflets, de loin en loin, je te sens te marier
à la forme des îles où je pourrai peut-être un jour poser mon âme.










25.4.06

On ne peut vivre sans amour



On ne peut vivre sans amour




Où es-tu chrysalide
Du jour en pluie
D'étincelles qui font le chant
Sur la rivière en plis d'argent
Offert
A mon âme aérienne

Et je serre un appel
Dans mes bras et frissonne
Et c'est d’elle

Ô pourvu que mes yeux ne tremblent pas
Lorsque l'éclair
Visitera l'aveu

Je n'ai qu'un seul soleil
Où l'horizon sourit
Et c'est elle

Je n'ai d'autre promesse
Que l'illumination
Du sourire de ses yeux

Que d'agonies avant
La pure apparition
Blanche dans mon coeur
De lys

J'ai eu le temps de l'arpenter
Cet élégant amour
L'absence est dans la ville
A chacun de mes pas

Le vide qui s'est fait
Ce mur dressé
L'allocution de l'ombre
Le désert sans la dune
M'ont enseigné le voeu

On ne peut vivre sans amour
Ni prier sans enfance

Je suis toujours l'enfant
Dans les bras de la mer
J'ai toujours son visage
Pour unique rivage
Des larmes miraculées
Déferlent sur la plage
En perles du passé

Combien sont-ils loin du nombre
Toujours dignes
Et parmi les derniers
Où va-t-elle

Et quant au nombre
La détresse au coeur du monde
C'est en eux qu'ils la fuient
Le malheur ils ne le parlent pas
Mais bavardent l'ennui
A l'ombre de la mort
Qui vit
La grande tristesse au fond de l'âme humaine
Ne leur dit rien
L'âme non plus
Ni la grandeur
Ils ont tout rétréci
Comme leur joie
Chétive et leur tendresse
Fétide va aux yeux clos
Derrière les volets de leurs fêtes
Grasses
Dans leurs regards vides
Ce qu'ils nomment la vie
N'a pas même à mourir
L'avidité malade
Ils la nomment désir
C'est dans la fange
Qu'ils voient l'ange
L'être au néon
Et la lumière
Néant

Devant un ciel qui se relève
Prudents ils se taisent
Et disent
Que la vie est belle

Au lieu même de leur cri
Le sang des autres leur paraît
Rose
Et bleu le gris

Ils ignorent la guerre
Qui ment de tout
Mâchent leurs mots
Vomissent la lumière

Ainsi se rejoignent
La prière et le frère
Le vent violent le souffle
Et la lenteur du ciel
La robe de l'amante
La nudité du coeur
Le sang
La peine

L'instant est éternel comme
La main ouverte
Aussi loin que suffit
A la nuit inversée
L'aveu du jour




















22.4.06

Le dépôt





Le dépôt d'une vérité qui n'est la tienne
Qu'un seul jour ou pas même un moment d'un seul jour,
Te souvient-il de son envol qui élargit
Soudain tout un espace au-dessus de ton âme
Et te donne un élan dont tu ne te savais
Absolument toi-même pas capable ?
Te souvient-il de cette approche comme un comble
Merveilleux du vide, de la tranquillité
Soudaine du vertige et de la paix en toi ?
Ou te laisseras-tu l'oublier comme d'autres ?

Armel Guerne

21.4.06

Passez-moi le désert







D'abord, il ne reste à peu près plus personne pour seulement, secrètement, silencieusement, souverainement - lire.
Parce qu'on n'est plus jamais seul, parce que l'intimité est fracassée, le bruit partout, la servitude tout équipée.
Ensuite, la tristesse a plus d'amour, d'élan même, sans dire sa grandeur lorsqu'elle approche la rive des toutes premières étoiles oubliées, que vos pauvres amours à l'étalage, vos sentiments soldés pour qu'un miroir brille, mais il ne s'agit que de vitrine, comme toujours.
La tristesse, oui, comme deux mains jointes, notre prière retrouvée, l'eau vive qu'on recueille, goutte à goutte, dans la suite précieuse de nos deuils ignorés. C'est là que l'homme sait : où il en est, l'éclipse qu'est sa vie, et cette énigme universelle :
sentinelle, où en est la nuit ?

Il n'y a plus de sentinelle, d'autres combats font rage, l'actualité a ses troupes partout, qui nous occupent, et font mentir tout ce qu'elles tuent.
Que dire de l'amitié, temple des cœurs, détruit par les marchands, les vendeurs d'âme que chacun porte en soi. Pour l'amitié, nous n'avons pas le temps, le stock est épuisé, il faut courir derrière les ombres, et cela coûte cher, cela prend une vie.
Et il n'y a plus de mort non plus, juste une vague peur, qu'on laisse se retirer, l'ennui est préférable, les vieux n'en sont plus, reste une effroyable éternité à l'agonie, en chaque seconde qui se meurt, derrière les geôles des regards égarés.
Et vous voudriez que j'achète vos promesses ? Et que je négocie ? Vous m'invitez à visiter vos rêves, qui n'en sont pas, mais vous ne savez pas, oui, cet océan sans fin de la tristesse fraternelle, cette terreur maternelle à quoi vous préférez n'importe quelle nouveauté : oui, je n'ai pas voulu l'abandonner, j'attends d'elle le signe, je saigne pour ses ailes, et je préfère sa plainte déchirée à la complaisance de vos désirs, depuis longtemps muets.

20.4.06

Exil


Exil


Si heureux parfois
A ramasser l'enfer
Et j'ai peut-être trop souffert
A promener le paradis

Combien de vies
Et une seule mort
Combien de morts
En une seule vie

Un jour la pluie
Une nuit l'arc en ciel
Je ne l'ai pas compris
Mais j'ai souvent pleuré mes frères

Quoi de plus triste que ton prénom
Au fond de moi
Visage de tant de lunes
Au clair noyé au fond d'un lac

Mon coeur aurait vingt ans
Mais mes mains ont vieilli
Nulle ne les tient
Ces mots sont sans écho






19.4.06

Âme à la mer

Âme à la mer


Fierté de l'âme
La haute voile
Une promesse
Que l'on déroule
L'île est déserte
Larmes de pierre
Lave qui roule
La mer s'écarte

Mon coeur est sans naissance




18.4.06

Quand chute l'eau


Quand chute l'eau


Ce sont des cascades
Aux plis majestueux
Mille éclats s'y déposent
Et font le vent tout bleu

Des notes d'eau s'élèvent
Remplissent l'âme
Le vertige est en chant
La rivière clame

Oui mais elle fuit
Et lui s'éloigne
Ce sont des larmes
Et puis leurs cris

Jusqu'à la source
La vie se vide
Jusqu'au mystère
Le ciel s'achève




17.4.06

Hollow


Hollow


Jour sans ciel
Un silence oublié
Au beau milieu du coeur
Mon sang est vide

Je pense à elle
L'élégante amoureuse
Elle est fête pour moi
Des réserves d'amour
Pour l'infini des nuits

Elle aurait pu me prendre par la main
Être la soeur
Et la violence incandescente
Du bonheur

Je revois cette femme
Elle était une chance
Son corps si doucement penché
L'inclinaison de son sourire
Pour l'au revoir

Et son charme
Je ne sais le décrire






16.4.06

A l'ombre d'une femme en pleurs


A l'ombre d'une femme en pleurs

Elle suscite le verbe et le revêt
Sa robe claire
Danse
Au soleil une éternelle adolescence
Mais notre enfance a fui

Je l'ai surprise à la fontaine
Assise tristement sous les grands arbres
Pensive
Devant le miroir
En proie à l'ombre des nuages

Sombre est le puits
Où la mémoire se vide
D'aimer
Les bras ouverts
D'en recueillir le vide

Je cherche encore le visage
De la femme et de la fille
Le deuil
Et au-delà l'empreinte
Où elle renaît

Ô le visage humain
Les plis d'amour défait
Le vent
Dans chaque ride l'affreux sourire
Du bonheur simulé

J'habille son regard de mon amour
De tout l'amour que j'ai volé
La nuit
J'insiste du sourire
De l'ange abandonné

Mais je ne sais
Comment éteindre la pluie
Que faire
De la plage oubliée
Ni pourquoi vivre



14.4.06

Relais.

Notes à une amie :


J'adore recevoir une chanson ! (ce qui n'arrive à peu près jamais). Celle-là me plaît... évidemment...
A ce propos je me demande si je ne suis pas fou parfois d'aimer comme j'aime, et si cette folie a raison.
Mais les jours et toute la vie y prennent de telles couleurs...
De toute façon, je n'ai jamais eu d'autre choix.
Je n'ai cessé de m'étonner deepuis la plus petite enfance : où est la Vie ?
Alors je sanctifie la raison sur l'autel de l'amour - et je sanctifie l'amour sur l'autel de l'amour.

__________________
ajout ce jour sur le blog (je lis Guerne depuis bien longtemps : une lucidité foudroyée trempée vive dans le feu de l'amour) :


L’ivresse de la poésie :
La poésie est une dictée libre
elle n’obéit qu’à l’esprit, pour faire danser la lettre.

Guerne :

Un ciel, une maison, une femme.

Puis le ciel diminue, la maison devient un building, la femme disparaît. La terre, toute conquise, devient une énorme entreprise, une usine formidable, un instrument fatal de spéculation.

(…)

Un grand poète, c’est quelqu’un qui vient. Quelqu’un a qui il a été donné de tenter quelque chose, dans la mesure de l’impossible, pour approcher. De soi, de vous, de Dieu : un frère humain.

(…)

La joie que j’ai habite où elle habite, et chante dans l’éternité, aucune tristesse ne peut l’abattre, lorsque même je suis, moi, abattu de tristesses. La joie que j’ai habite mes tristesses et son sourire brille au fond de mes larmes.

(…)

Le bonheur, aujourd’hui, doit être immense pour exister. Uniquement exister. Face au désastre. Il ne peut plus se contenter seulement d’être heureux. Il lui faut, avant tout, pouvoir en supporter le poids. Le soulever. Le poids du monde et le poids du temps. Avant de naître. Pour n’être pas une insulte au malheur du monde.

(…)

Le bonheur est devenu notre bien le plus grave et le plus menacé, le plus précieux et le plus rare : le seul foyer incandescent de l’espérance. Une image du ciel et son appel. Sinon la chair est morte et la terre épuisée, le monde fossoyé.

(…)

La création poétique ne commence en réalité qu’en cessant d’être un jeu littéraire pour reposer sur une expérience hardie où l’être tout entier se risque en risquant son poème, où l’écriture est une forme capitale de la vie.

(…)

Il y a en nous quelque chose qui sait.

(…)

On choisit son ciel, mais on subit son enfer.

(…)

Comme il n’y a plus rien dans l’histoire des hommes, à quoi puisse tenir l’esprit, ou le cœur, je m’attache aux saisons, pourtant déjà bien compromises elles aussi, mais dont il reste comme une trace parfois encore dans les jours de l’année.

(…)

Il n’y a que deux sortes de poésie : la poésie de quête et d’assaut, qui vit jusqu’à la fin à la recherche de l’enfance. (On reconnaît dans celle-là tous ceux qui n’ont pas eu de mère, soit qu’elle ne fut pas là, soit qu’elle fut méchante. Baudelaire – Rimbaud – tous les « spirituels.) Et la poésie de nostalgie, qui la prolonge jusqu’à la mort, celle de Rilke, par exemple.






13.4.06

Si.


Si.



Il est devenu si difficile de t'attendre, si affolant de t'espérer. Quel parfum laisseras-tu dans mes jours, si jamais je n’ai senti la douceur nue de ton désir ?
Si je pouvais la nuit mourir, épuiser tout élan, l'échouer abandonné sur la plage, rescapé halluciné qui se relève de pleurer, laissant les regrets se mêler au repli des marées, et j'habiterais cette île.
L'amour auquel je me dois, qui me régit, pourrait bien me traîner sur les pas de la vie, j'irais comme l’ombre qui laisse la lumière filer : la fin dans l'âme comme un plus beau départ.

Il est devenu si difficile de t'attendre, si affolant de t'espérer, parce que simplement de l’innocent attrait qui s'amusait, s'est composé au fil des jours le désir océanique qui te répand en moi, pour me troubler, et qu’une simple goutte a pris dans tes plis tous les contours des océans ; qu’alors le fond de mes silences est incendié, et l’eau y joue avec le feu, le vent les marie, ma vie chavire au creux de toi. Alors si tu pouvais seulement m’aider, et tu tendrais la main vers moi, m'effleurerais du bout du coeur. Je me rendrais, et nos sourires pourraient ne plus quitter nos yeux.

Il est devenu si difficile de t'attendre, si affolant de t'espérer. Si tu viens sur cette île, quelle prière trouverai-
je alors pour le don de l'ivresse amoureuse qui enfante en poésie les nouveaux chants d'amour ? Et si tu ne viens pas, quel mot ajoutera l’exil ?











12.4.06

La porte du Paradis











La porte
du Paradis





Le silence
Danse

L'absence
Couvre ma vie

Une tendresse sans adresse
M'enveloppe

Ni oui ni joie
Le froid est triste

Sous mes doigts le piano
Joue des mots

La grâce qui s'éteint
M'embrasse

L'ombre m'étreint
Le vent m'enlace

Passe ma vie
Sans ton visage

L'ange en visite
Songe

L'éternité s'allonge
Auprès de moi






11.4.06

Le temps a fané

J'attends des jours et des nuits pour être digne d'un seul instant, le recueillir et l'emmener avec toi sur les collines de Rimatara, où tu promenais ta jeunesse splendide, ma princesse, rieuse dans mes yeux éblouis, ta grâce enfantine parmi les hautes herbes et la tendre douceur de tes seins amis, dans la luxuriance du bonheur fragile, qui a fui.





Tant pis


Nous croyions que nous le verrions
De nos propres yeux, le monde nouveau,
Où l’homme ne serait plus
Un loup pour l’homme, mais où
Tous, hommes et femmes,
Seraient à la fois frères et amants.
Nous ne le verrons pas, aucun de nous ne le verra.
Il est beaucoup plus lointain que nous ne le pensions.
(...) Tant pis.
Nous étions des camarades.
La vie aura été bonne pour nous.
Il est bon d’être courageux :
Il n’y a rien de meilleur.
La chère a meilleur goût,
Et le vin plus d’éclat.
Les filles sont plus belles.
Le ciel est plus bleu. (...)
Si les beaux jours ne viennent jamais,
Nous ne le saurons pas.
Nous ne nous en soucierons pas.
Nos vies auront été les meilleures.
Nous fûmes les hommes
Les plus heureux de notre temps.


Kenneth Rexroth, 1952

10.4.06

Les yeux de l'océan

Les yeux de l'océan


Nul n'a cueilli la fleur de mer
Le parfum s'est noyé
Aussi loin que je fus
J'ai vu des naufragés
L'enfant attend son père
Et pleure
La mère ferme les yeux
Un amour meurt
Le sang de l'océan
Pleut
Aurions-nous été heureux
Près des falaises
Le vent chasse l'adieu
Aussi loin que je fus
Je n'ai vu que prières
Et deuils
Le pur amour chante encore l'innocence
Qu'apporte la marée
Et dans mon coeur tout bleu
Un ciel en feu
Attend
Et c'est l'oiseau
L'aveu qui fuit
Demain ne sera pas si beau
Que nous voulions
J'ai jeté tout là-haut
Le plus beau voeu
La mer est triste
Et se brise
Les yeux de l'océan
S'aveuglent
L'aveu est si violent
J'ai mal d'avoir vécu






9.4.06

1000 oceans



These tears I've cried
I've cried 1000 oceans
And if it seems
I'm floating in the darkness
Well, I can't believe that I would keep
Keep you from flying
And I would cry 1000 more
If that's what it takes
To sail you home

Tori Amos

A l’égérie


A l’égérie



Une fois tu m'as donné une occasion limpide, que je n'ai pu saisir, étant troublé. Depuis, tout est comme une valse, mais au dernier mouvement, toujours je reste triste. Et toi, tu n'oses plus. Mais que pouvais-je bien faire, ma chérie ?
Notre désir ressemble au rêve d'un enfant parmi des troupes au garde à vous ; comment faire plus que te sourire, qu'échanger d'autre qu'un appel silencieux, que puis-je te donner de mieux que le clair de mes yeux, comment pourrais-je même seulement te frôler ?
Et pourtant, comme tu me manques !
Et c'est "nous" qui me manque - parce que je vois souvent déjà nos pas dans les allées, nos rires sur la jetée, la paix profonde dans le soir
oublié, et qui nous lie, et tant d'amour en pluie ensoleillée sur notre lit.
Je sais déjà ta confidence, et ta main sans trembler, je te sais recueillie, attentive, penchée si doucement, de toute ta confiance, à la source sacrée du chant du jour prochain, où je m'en vais te refléter.
Parce que tu sais, la mer fut ma muse, tu es la lune, l’égérie, et dans mes mots comme un soleil le verbe rayonne ta couronne.




Ce que tu es pour moi


Ce que tu es pour moi



Le jour au réveil hisse haut tes couleurs
Et j'en suis ébahi

Je sais et je ne sais comment tu t'y es prise
Pour ainsi t'immiscer
Parmi les anges
Lorsqu'ils descendent s'accrocher
Aux branches de mon âme

Je vois des fleurs dans les arbres
Et ton visage

L'air le soir semble danser
De toi
La douceur qui s'y mêle
A ton regard

Une fée m'accompagne
Et partout où je vais
Elle me penche vers toi
D'un geste négligé
Elle enchante ton nom

Te dirai-je mon amour
Comment tu as gagné mon coeur ?

Tu n'es pas l'amour fou
Pas le premier amour
Ni la femme de ma vie
Ou la foudre
Dans mon coeur tu n'es pas le déluge
Mais l'oiseau
Sur le rocher le nid
Entre les gouttes
Le vol léger
Dans le ciel en exil
La terre qui m'est promise

Quel dommage si
Les jardins nous oublient








7.4.06

L'amour est Là.

La poésie est faite pour porter secours au plus malheureux, pour le sauver dans les pires circonstances, rendre son coeur à qui l'a perdu. Ce n'est pas le poète qui compte, ni le poème non plus. Le lecteur seul, et cette étoile qui se lève, inattendue et impossible, dans le ciel de sa tristesse ; la chaleur dans le froid ; l'espérance inconnue dans l'océan connu et tourmenté du désespoir. L'amour est Là.

Armel Guerne
Fragments

Les Cahiers du Moulin (http://jm.saliege.com/armelguerne.htm), qu'éditent Les amis d'Armel guerne, publient dans leur numéro 8 le poème Graine Mère, dévoilement vécu puis écrit lors de l'été 2005.







Comme un torrent


Comme un torrent




Le souffle attend longtemps et c'est la nuit, où se reforment des serments plus profonds, élevés jusqu'où se courbe le lointain, sous la caresse infinie d'un appel oublié, enfoui dans les mémoires, où je me suis promené, toute ma vie, cherchant le secret d'un passage si fragile que le poids n'y tient pas, quel qu'il soit ; mais la lumière l'a déjà traversé, et reculer n'a plus de sens.
J'en ai rêvé, de ces visages purifiés, où tu resplendissais, promesse aimante. En vain. Mais mon coeur s'élargissait, mon âme apprit le large, j'y ai connu les émotions sauvages, qui roulent follement dans le repli des vagues, lorsque la houle échoue à traverser l'ultime frontière bleue, la barrière de corail, en explosions nacrées jaillissant sous le vent, perles par milliers suspendues à ton nom, que les lagons ont apaisées.
C'est en me déchirant que j'ai aimé, qu'en moi les anciens mots ont repris feu, et je ne sais encore ni comment ni pourquoi, oui pourquoi j'ai survécu. Mais j'ai touché la rive, où meurt et vit le fleuve.
Patience mon coeur. Sur la plage abandonnée, poussent toujours des fleurs ; c'est dans la transparence triste de leur tige que tu nourris ta joie, sève sans nom, captive encore du corps étroit, mais qui attend l'ouvert, un horizon d'en haut, quand tu auras franchi toi-même la barrière, les rochers, les trous d'eau, les chutes gigantesques, avec l'accord de l'oiseau, et le vent déplié, et tu te lèveras sur la montagne, comme une menace éperdue qui plonge de nouveau. Et lorsque je reviendrai, comme un torrent, je trouverai ton nom, ton visage et ton ciel, je le rafraîchirai, et je ferai de toi l'amante des marées.








5.4.06

Quoi qu'il arrive

Quoi qu'il arrive






Avant de te connaître, mon coeur est remonté du fin fond de la nuit, je l'ai ouvert, fleur éclatée, corolle jusqu'au ciel, et j'ai réinventé le goût d'aimer, l'émoi parfait. Mais je suis resté seul, et seul j'ai avancé, avec mon âme déchirée, jusqu'à la rive abandonnée, où ma vie a échoué. Où tu es apparue. Le temps qui se conjugue à tes traits m'a rendu amoureux comme je le rêvais, comme cela ne m'était jamais arrivé ; te désirer m'a guéri, la réciprocité lentement élevée entre nous me soulève, et là où cet amour respire, là tout est pur. Alors quoi qu'il arrive, que nous puissions ou non nous enlacer près des étoiles bleues, je ne serai plus jamais amoureux comme tu as su le faire en moi : je la voulais ainsi, la vie me l'a donnée, la promesse éblouie.
Je vais peut-être rester seul, peut-être ne soulèverons-nous jamais le tout dernier obstacle, celui qui change en or le coeur des amoureux, le
voeu d'amour qui devient oui, et qui prend feu.
N'empêche. Mon coeur est plus beau qu’autrefois, l'ivresse plus belle,
le rêve a retrouvé le nom du pays des merveilles, et j'ai touché les plis
du rire d'une déesse.






3.4.06

Où sont nés mes émois

Où sont nés mes émois







Vient le matin vient le soir
Je pense à toi
Et je revois
Dans tes yeux le sourire d'une enfant
Dans tes troubles
Tous les voeux d'une femme
Et dans tes pas
La danse d'une dame
Et je ressens
Ton désir qui me frôle
Ton sourire qui m'embrasse
Et la caresse de tes yeux
Et je repense
A tes premiers regards comme
Des pas légers dans la douceur des soirs
L'été
Tes tout premiers espoirs
Où sont nés mes émois
Et j’habite
Tous les désirs de toi





Le premier pas


Le premier pas



Une ombre me suit, qui n'est pas mienne, le souvenir de celle pour qui j'ai eu tant de peine, pour qui j'avais formé une amitié stellaire, fait déborder la mer, et qui n'en a rien su.
C'est d'elle que j'ai lancé mon coeur, plus haut que le ciel, là où le bleu est blanc.
Elle n'était pas vraiment belle, et pas faite pour moi, j'ai juste vu sur son visage des mots d'amour dont la pâleur m'avait ému.
Je me suis trompé d'elle, mais j'ai volé.
Celles que j'ai aimées me reviennent, et leurs sourires, et leurs je t'aime, ce sont des traces amères, des soupirs, l'océan en tristesse.
J'ai mon aimée au bout du coeur, et lorsque je la serre, j'ai mal de nous, et je ne puis rien faire, mes pas s'éloignent, entre nous il n'y a plus le ciel, la terre est lourde, pourtant je l'aime.
Et puis il y a toi, mon record de sourire, tes yeux d'anniversaire.
Nulle ne m'a regardé ainsi, comme si tu te mêlais de moi, comme si tu lisais dans mes yeux le printemps de la terre et du ciel, le chant doré des amoureux.
Je suis peut-être idiot de toi, soûl de te danser en moi, fou de croire que c'est toi, enfin toi.
Il n'y en a peut-être aucune, c'est peut-être trop bleu, le monde n'en veut pas, je ne suis que ces ailes perdues, ce vent maudit, ce retour inconnu, la vie d'un autre ciel ; alors, ici, qui en voudrait ?
Ô je t'en prie, si vraiment je t'attire jusque par-dessus les toits, si tu devines nos promenades et la rive éblouie, si tu rêves de me sentir en toi comme naissent les étoiles, si c'est bien toi l'amie dans la prière de mes chants, fais toi douce, habille-toi d’amour et viens vers moi, fais donc le premier pas, puisque de toi il est de danse, et moi, en échange, je te laisserai ma vie comme une éternité amante.







31.3.06

éveils

notes à une amie (31 03)







(...)
j'aime beaucoup ce printemps où tardivement la nature s'éveille et les gens se réveillent.


(...)
avec ma belle, chacun me semble-t-il attend la véritable occasion (la chance) pour un rendez-vous, j'en rêve follement...
Bien à toi






29.3.06

Un enchanteur marin


Un enchanteur marin



A tant vouloir t'aimer
A tant te désirer
A tant douter
Dans le pli du temps l'enfant a grandi

A voir ma vie s'enfuir
L'amour s'évanouir
Joie et tristesse
Confondues
Je me suis fait printemps
La renaissance d'un sourire
Comme l'oubli en pluies d'innocence
Et de grâce

La vague et les rayons
Jouent
Des notes voguent
Et puis vient le silence
L'accord

Mes yeux traversent tout
Ma vie est étale
Ma vue est horizon
Alors toi tu es femme
Dame soeur amie
L'amante épanouie

Sur le sentier où tout s'éclaire
Je t'ai suivie
J'étais ton sillage
Et entre nous
L'éclair

Dans mes yeux
Toute la mer
Et sur mes lèvres
Rien d'amer
Comme si était passé dans mon coeur
Un enchanteur
Marin

Je vois des jours
Je sais nos nuits
La tempête vit au calme
Nous respirons de vivre















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