Qui êtes-vous ?

En guise de bienvenue !

"... c’est en tous temps et en tous lieux que je peux prouver qu’il est possible de vivre sa liberté ; que vivre n’est pas une habitude qui se poursuit à mon insu, et que je peux, jusque dans les formes figées de la société, saluer en moi, comme en chacun, la ressemblance divine."

30.1.07

Le poème est le chant


Se pourrait-il que j’ai connu la Mer, la mer aux yeux rieurs, les symboles nouveaux ?

Tu viendrais t’échouer, confier ton cœur à la marée, parmi l’écume, les traces effacées…
Et puis l’envol, la plongée sans limite, le haut s’est renversé, et tu nages en plein ciel.

C’est l’eau de la lumière qui est belle.

Et le poète, enfant désobéissant qui obéit quand même, saisit les traînées d’or et de feu, lave céleste qui l’envahit, le déborde, coule en mots dans l’eau claire et profonde, la plus profonde, et la brandit dans l’air nouveau.

L’homme alors marche sur l’eau.

Oui j’ai plongé, tout quitté pour te rejoindre, plus léger que la plume, lourd de tout mon amour – dans le profond de tes eaux claires, où une femme danse et chante tous les reflets des fleurs, quand paraît l’aube.

Là où la flamme vive prie d’être délivrée.

Il n’est plus beau séjour que l’amour qui s’élève, que la sève en sagesse où se rêvent les roses.

Frères du feu : gifle à mes joues, votre folle tristesse chante plus haut que tout l’épaule amie épanouie.

Frères du feu, cierges éternels, je n’ai que vous – et ma vie à genoux devant la flamme vierge, aux bras ouverts dans l’étendue démesurée de l’amour fou.

Et la lumière à la poussière mêlée a l’éclat du cristal – et ce qui saigne en moi, la saveur du salut.

Près de l’aurore où nous campons, la terre s’élève.

Le poème est le chant habillé de silence.

Tends les bras, ouvre le jour, dis à la nuit que les cœurs veillent.

17.1.07

Le matin

matin clair
pas une ride dans le ciel

"nous deux"
c'est le nom du radeau
qui s'y glisse

au loin des îles appellent
aux contours ignorés

c'est la vie vierge

quelques amarres encore
nous retiennent
sillages anciens
mais notre amour a la jeunesse des fontaines

je l'ai tant espéré
que le rêve dure encore
se mêle à nos journées
déborde la nuit pleine

mais tu es là
et tu m'appelles
à fondre dans tes lèvres

Parmi les vagues

un signe te couronne
une larme
une lèvre
le soleil qui scintille
la vie qui bruit
si doucement
le long de tes cheveux
accrochée à tes yeux
rieuse dans tes rires
tes rêves bleus
si bleus
qu'on dirait une rive
un rêve en vie parmi les vagues
qui ondulent à ton corps

La nuit

la nuit
plus lisse qu'un miroir
tisse sa voile

à la suivre
l'âme s'emballe
et rebondit

ivre de noir
le coeur épelle un incendie

je reste sage
et marche
fier
dans chaque flaque de lumière

ô l'océan
- d'étoiles
où je me noie

la mer étale
danse sa joie

j'avance
et je ne sais pourquoi

au fil des mots
l'eau fait la loi
au ciel plus bleue
que l'oiseau roi

Drapeau

viens
comme à l'approche des terres nouvelles
de tes pas incertains
de ton courage au ciel

ne dis rien de ta peine
qu'à l'étoile éternelle

donne la main au vent
au voile blanc
qui recouvre ta vie
et te disperse
au chant perdu de l'arc en ciel
qui fait du feu
- de l'or
de la poussière
- ton corps
hissé dans la lumière
où tu étends tes yeux
comme un drapeau pour la relève