Qui êtes-vous ?

En guise de bienvenue !

"... c’est en tous temps et en tous lieux que je peux prouver qu’il est possible de vivre sa liberté ; que vivre n’est pas une habitude qui se poursuit à mon insu, et que je peux, jusque dans les formes figées de la société, saluer en moi, comme en chacun, la ressemblance divine."

31.3.08

Au fond de toi


Cristal en fleur

La rose étale

Enfin son cœur


Au clair de l’un

Le cœur fleurit


L’onde profonde

Rejoint l’étoile

Au fond de toi


Ronde sonore

Et clair de joie


Voici qu’en toi

Lève la voile

Clame le vent


Ivre ton cœur

Libre le temps

Comme à la robe


Tant d’épreuves
Si lourdes
Tant de silence en deuil
Et tant de bruits pour rien

Mais ta Paix !
Et je me tiens à toi comme à la robe de la reine

Le jour où naît sa mer


Jamais plus fine dentelle
Jamais pluie fine si légère

Autant d’amour qu’a la rivière
Le jour où naît sa mer

L’écume se dissipe

Ame !
Berceau qui danse !

Au jour du grand départ
La voile ivre qui demeure
Chante dans l’horizon
La raison de nos frères

Source mer


Tu es la source

Qu’as-tu besoin de la louange ?

Mais elle s’échappe toute seule

Monte quand même

Par-dessus la nuit noire

Et plane comme

La promesse à ton ciel


L’esprit a franchi les nuages

Et se révèle un monde

Une mer

Pas plus grand


Pas plus grand qu’un silence à nos yeux
Sans plus attendre
Ta profusion

Toi mon dieu tu es le soleil entre les gouttes
Mais aussi la pluie
Le grain et la semence

Ta bénédiction est pluie rieuse
Tu es fusion

« Recherchez premièrement le royaume, et en toutes choses le royaume vous secondera. »

Tu es le vent qui accompagne
Tu es la joie sans toit

« Qu’est-ce que le bien ? Qu’en toi la lumière soit. »

Toi tu es l’éclaircie

Mélancolie


Le vide est là, primordial, à propos de tout.

L’oiseau bleu s’est envolé, seule la cage est restée.

Mais la lumière ne cesse pas.

Transition, mélancolie, retour à soi.

Tu voudrais fuir, t’enfuir, et que plus rien ne compte.

Le monde te rattrape, l’abri sans joie où se terrent nos vies.

Que faire ?

Il n’y a rien à faire, l’être demeure.

Disponibilité.


La lumière est la maison de l’être, sans porte ni fenêtres.


L’ancien flotte dans l’air, tu te souviens.

Tu as à nouveau tous tes âges, et le frisson d’un matin te revient, la vie si froide, le peu d’humain, et pas de dieu.

Tu te revois plus loin encore, à peine hors de l’enfance, ton regard a fondu sur la mer,

où dormait ton destin, le divin dans ton cœur, comme promesse.


Qu’as-tu fait, sinon recevoir la lumière, plier ta vie en un.

Que sait celui qui cesse tout, et se pose ?

Que fera l’homme vidé de tout, et qui tient ?


C’est pour moi que tout s’arrête - ni bruit, ni cœur, nul appel - dans la nuit, je demeure.

J’ai entendu et reconnu la voix, j’ai senti son amour et sa colère, et son feu depuis toujours brûle en moi comme brille un soleil.

Je reste et veille, ne sachant rien.



Hors du visage qui t’éclaire, point de salut ; sans un signe de main, la paix ne viendra pas.

Je ne sais : mon amour emporte tout, et sa colère se dresse, et me redresse.


Oui ! Je veux bien tout aimer, secourir l’ennemi, mais ce seront toujours mes frères, humiliés, piétinés, méconnus, dans la prison de tous les jours, sous les pas de l’horreur – oui, mes frères, avant tout, qui m’emportent, m’emportent comme la vague balayant l’horizon.

11.3.08

Prononciation

L’abîme qui sépare le bleu du gris, tu rêves de le franchir, mais ce n’est que poésie.
Il faut le voir pour le croire : l’oiseau a volé sans raison, la pluie m’a évité, je ne sais plus mes âges.
En moi, venu de nulle part, voici le chant qui chante.
Et le chant est louange, invariablement.
Et le chant est appel, prononciation de l’invisible.
Mais la pluie est froide, le vent mauvais, gris le ciel, sans un oiseau.
Que diras-tu tant que le printemps n’aura pas fleuri, que diras-tu des floraisons ?

Garde ton cœur comme la graine.
La poésie est le chant de la pluie qui arrose ton cœur, pluie bleue d’où ruisselle la joie, et tu en saisis quelques gouttes dans le creux de tes mains, et tu leur tends !
La poésie est soif de joie, c’est ce qu’ils boivent - et dans leur âme, se fait comme un appel, dans la prononciation de l’invisible.
Le poète a toujours tort, ses mots sont sans valeur, mais la beauté lui vient quand même, et s’évade. Ainsi la poésie rend perceptible l’air divin. Déjà les mots sont loin, l’esprit ailleurs, l’amour voudrait servir.
L’élan du cœur n’est rien, mais il décrit la courbe, par où tu te rejoins.
Patience poète ! Et que la poésie soit un jeu de patience, car tu prononces l’invisible.
La poésie est l’âme qui s’aperçoit. Ainsi chaque mot, dans son mystère, se tiendra impeccable. Et le marcheur marchera sur le fil de la nuit comme en pleine lumière.
Ainsi aussi tu franchiras l’abîme.