En guise de bienvenue !
26.2.06
Les sommets bleus de ton absence
Les sommets bleus de ton absence
Tout me parle de toi. Je reçois un dessin, et ce dessin, c'est toi. Je ne pense qu'à toi.
Dans des conditions ordinaires, je l'aurais déjà fait, ce pas vers toi, ; un petit pas de rien du tout, après tant de signes échangés entre nous, et j'aurais le cœur net. Mais comment faire ?
Ce n'est simple ni pour moi, ni pour toi. Je comprends que parfois tu doutes, je vais peut-être te perdre, qui sait ? Pourtant tu me vas bien, et moi aussi, je te vais bien, ne le sens-tu pas ainsi ? Mais si. Il y a longtemps sinon que tes yeux auraient quitté les miens.
Quand tu t'éloignes un peu, je le vois bien, comme un aimant ton pas revient, je suis la cible de tes yeux, et je veux bien. Ne le sens-tu pas ainsi ? Qui de nous deux osera ?
J'en ai assez ! Assez de ce vide où je suis plein de toi, assez des soleils sans toi, des matins sans pouvoir t'appeler, de mes mains retenues, de l'élan contenu, des sommets bleus de ton absence, de la vague creusée. T'enlacer de mes mots, m'élancer tout au bout de tes doigts, t'ouvrir la piste de mon cœur, chanter pour toi l'immensité qui se prépare, la mélodie secrète, te l'apporter, te voir étoile, filer radieuse dans le ciel que j'ai tressé pour toi.
Tu manques à ma vie, de tous côtés. Evidence voilée, je dis ton nom, le vent attend pour toi, j'ai dessiné la mer, et sur la mer, notre voyage.
Je te dirai sur la jetée des mots que nulle n'a entendus, des mots si vrais, si purs - comme des pierres, les ricochets ; de l'amour, l'infinie ritournelle, par où nous évader. Et l'on dira de nous : c'était la mer sur la montagne, le sommet bleu des îles, l'arche amoureuse.
Et l'on nous rejoindra comme je t'ai rejointe, comme on étreint l'éternité.
L'adresse des marées
L'adresse des marées
Mon âme écrit par les chemins
Le nom de toi
Ton signe nouveau né
L'adresse des marées
Tu vas tu viens
Et glisses
Ton pas auprès des miens
Souci de femme
Et volte-face
Tes yeux s'inquiètent
De mon sourire
Et puis tu brilles
Tu me renonces
Mais tu reviens
Et me prononces
Tu es valse
Dont j'entends les accords
Chant naufragé
De port en port
Sur ton visage
Respire la jetée
Où je m'avance
C'est ainsi que je vogue t'aimer
24.2.06
Mais un jardin
Mais un jardin
Si je pouvais chanter tous vos passages, saisir tous les détails intimes de vos traits, pénétrer le reflet, et voir briller, au loin, qu'importe, l'éclat divin qui nous rassemble, de quoi nous sommes frères, de quoi vos cœurs sont-ils privés, pourquoi sont-ils éteints ; qu'avons-nous faits, et défaits ?
Je rêve qu'en moi la mer s'étale, les vagues soudain me reviennent apaisées, et j'oublie, j'oublie enfin l'appel ébloui d'un visage.
Parfois j'ai l'âme si légère ; et alors il me semble que je puis être heureux de la douceur d'une ombre, un ciel que je vois s'envoler à l'épaule des filles et puis, à peine esquissée, la lèvre ouverte et, quoi qu'on en dise, l'élan mélancolique qui s'y tient. Dans le vertige de l'amour.
Tenir entre mes mains tant de beauté, sans pour autant l'y attacher, voir poindre, sans un regret, l'immensité que nulle ne tient captive, oui, la rosée des soleils ; alors je la suivrai, la course folle dont l'âme se souvient.
Il n'y aurait plus de soupirs, mais un jardin.
Si j'aime encore
Si j'aime encore
Une houle infinie
Berce mes yeux
Attente exquise dans le noir
Dans son visage indéfini
L'Autre se donne
Mais c'est l'amante que j'attends
La dame dans les yeux de qui
Je me lie
C'est selon son regard
Qu'un printemps va fleurir
D'un rêve épanoui :
Tandis que nos corps glissaient sur les étoiles
L'épousée m'emmenait aux champs de l'amour pur
Et la Mer et l'Océan
Eux-mêmes étaient d'accord
Pour marier la Marée
Le long cortège inachevé
Le long cortège inachevé
L'infini déchiré
Lambeaux meurtris des présences aimées
Où êtes-vous
L'accueil des ciels chargés
Les promesses mendiées
A tous les ciels possibles
Où s'en sont-ils allés
Ici comme partout
Traces sanguines
Enfants couchés
Pourquoi cet abandon
Quel espoir espéré
Pour les cœurs purs
Qu'oubli a englouti
Pour les regrets
Qu'écrasent quatre murs
Mes frères
Chercheurs d'un dieu plus haut
Arpenteurs de ces terres
Qu'ils ont eux-mêmes faites
Des gouffres jusqu’au sommet
Où êtes-vous
Vos larmes
Quelle pluie nous les a prises
Eprises des traces
De la divinité
Foulée aux pieds de l'insensible
Eclat de la noirceur
Qu'il fut long le séjour
Longue l'attente
Et le cortège inachevé
Que l'on suivait le jour
La nuit
Sans rien pour s'arrêter
Sans lieu pour reposer
Mes frères
Je ne sais comment dire
L'arpège répété
Des sanglots de minuit
Et vous mes sœurs
Je n'ose dire
Des fleurs
La senteur exquise
Qui vous a transportées
Sous le linceul
Je ne veux d'autre joie
Qu'à l'infinie mesure de cet effroi
D'autre triomphe
Qu'un christ sans la croix
Pas d'autres bras
Que ceux d'un Dieu
Donné comme une femme
Comme Marie
Dans sa robe étoilée
Et nous tous
Comme unique prière
Agenouillée
Toutes les sœurs et tous les frères
Les nouveaux nés
Que la Mère fait danser
20.2.06
La mer foudroyée
La mer foudroyée
Le cœur brisé reposé
Chûte d’une cîme
D’ici la plus haute élevée
Mais qu’importe à présent
Tous les deuils en lui sont pressés
D’en finir
Il murmure à la mort qui rôde
Et lui donne
Un souhait
Pour ne plus désirer pour
Refermer les plaies
Les plus vives
D’une âme épuisée
Et voir encore un horizon
Mirage de ma vie
Qui comprendra ?
Mais je n’étais qu’orage
Et puis l’éclair
Et l’eau
La mer foudroyée
Tu as la forme de mon cœur
Tu as la forme de mon cœur
Non, pas une autre
Mais toi
Pas ici, non
Mais au ciel de ma vie
Et j'attendais pour toi
Sans savoir si une faille existe
Ou je pourrais glisser
Une saillie
Pour avancer vers toi
Un toit
Pour nous mettre à l'abri
Ton cœur a tant souffert
Porté par le désert
Et le mien tant saigné
A ciel ouvert
Petite sœur
Ne sais-tu pas me lire
Et quel bonheur
J'ai amassé pour nous
N'y-a-t-il pas un fleuve
Une rivière
Un filet d'eau
Que je suivrai pour te rejoindre
Un espoir minuscule
Où l'infini nous bercera
Jusqu'à la guérison
Jusqu'à pouvoir s'aimer
Et vivre
Enfin le temps de la moisson
Je voudrais tant que ce soit toi, toi
Qui a la forme de mon cœur
Et aucune autre
Maintenant que tu as mis ton âme
Au bout de mon espoir
Je te serai fidèle
Si tu voulais de moi
Si tu laisses une chance
Pour notre danse
Et pas une autre
Un minuscule dérisoire infime négligeable petit bout d'espoir
Un petit tout petit tout petit bout de ton cœur
Et j'y ferai ta joie
O je t'en prie princesse
N'abdique pas ne te détourne pas du miracle de la promesse
Laisse-nous doucement si doucement nous approcher
16.2.06
Un beau roman ?
Un beau roman ?
Le vent s’est apaisé, ce soir mon âme est calme, reposée, je reviens encore à nous, en écrire l’abrégé.
La première fois, tu m’as dit m’avoir déjà vu ; moi, c’était la première fois. Tout ce jour pourtant, je n’ai cessé tranquillement de t’observer comme je ne l’avais jusqu’à toi jamais fait, d’un sourire amusé, rien de feint, je ne l’ai pas caché, je t’ai montré ma joie, à quoi d’ailleurs je ne comprenais rien.
Il m’a semblé évident que ce serait toi, que tu m’étais donnée, apportée sur un plateau, ni d’or ni d’argent, le plus léger.
Le temps qui a suivi, tu as tourné autour de moi autant que tu pouvais, de regards en sourires, un peu gênée.
Certains gestes de toi, ainsi de tes mains descendant sous tes reins, m’ont troublé. Certains regards m’ont semblé des clins d’œil, certains sourires, en quelque sorte des avances.
Moi, j’étais en retard, je ne savais que faire, après tant de marées dans mon cœur, si malmené, si bien conduit ; je n’ai pas osé soutenir ce que j’ai senti être ton envie : à chaque fois, plus forte que moi, ma pauvre tête s’est détournée.
Mais tu as insisté, du moins il m’a semblé.
Ne voyant rien venir de moi, que de paradoxal, tu aurais pu t’en amuser, mais plutôt, tu t’es visiblement détournée, un peu trop visiblement d’ailleurs, j’ai ainsi vu ton dos, qui me plaisait aussi, malgré ma perplexité.
Comprends, ma peut-être chérie, juste avant toi, j’ai vraiment beaucoup souffert tu sais, sans trop comprendre, c’est ce qui était beau. Mais si loin, si haut, la déchirure, c’est l’effet que ça m’a fait, du fond de mon abîme.
D’ailleurs, ce n’est pas mon abîme ; à tous il nous va bien.
Alors comment oser, de quoi à présent être sûr, ? Ni de toi, dont je ne sais à peu près rien, ni de moi, que tu sembles si bien deviner.
Mais tu me plaisais, vraiment beaucoup, de plus en plus, alors j’ai continué de mon côté à te regarder, et te sourire, j’ai commencé à t’espérer, et cela a suffi.
Ce que je t’ai donné, tu me l’as retourné, pleine d’attention me semble-t-il.
Prudente aussi, surtout pas à mes pieds, ni moi aux tiens, je t’ai sentie égale, et même un plus loin, spirale où j’ai dansé.
Je pense que tu as hésité à ta façon, comme moi à la mienne.
Pendant ce temps, voici aussi ce qui s’est passé : le désir est monté en moi, je sais bien d’où, de quelle plongée, pour quelle ascension, parce qu’en haut comme en bas me soufflent les divins, ceux-là qui m’accompagnent ; souvent il n’y a qu’eux, qui me tiennent la main, en haut en bas.
J’ai senti mon désir droit, la mer l’avait lavé et je t’ai désiré, de plus en plus, et j’ai dit Oui, j’ai cessé d’hésiter, voilà où je me trouve, où je me perds, sans ta présence à mon côté.
Si tu poses encore tes yeux sur moi, je ne les enlèverai pas, et moi, je te suis prêt, obstinément maintenant, du moins si tu voulais.
Je suis clair à présent de mon désir de toi, mais qui sait, peut-être est-il déjà trop tard ?
Nous n’avons l’un sur l’autre aucun droit ; je sens juste le devoir de me garder pour toi, t’être déjà fidèle !
J’espère donc que demain, ou la prochaine fois, tu sauras lire les yeux que j’ai pour toi, et moi les tiens.
Deux regards clairs n’en forment qu’un.
Ou que, s’il est trop tard, te détournant, tu le fasses si bien, qu’aucun doute ne reste me hanter : ce serait encore une façon de m’aimer tu sais, me laisser clairement t’oublier, et je t’en serai gré, et même, vraiment, un peu plus loin, quand j’aurai passé le gué, je te ferai savoir ; à quel point tes beaux yeux m’ont aidé, ma peut-être chérie, pour traverser.
Bien sûr encore je pleurerai, c’est devenu une habitude, mais il y a toujours quelque part un mouchoir, ou un fichu, et puis dessous, l’épaule d’une femme, et l’air d’un au-revoir.
Et bête comme je suis, au lieu d’aller voir les étoiles, comme je l’avais appris, je sais déjà m’en émouvoir : encore je sourirai.
15.2.06
Valentin sans lendemain
Comment est ma vie à présent !
Elle pourrait se nommer :
J’ai tenu, bercé, porté mes enfants comme si j’étais leur mère, j’ai joué avec eux comme si j’étais l’un d’eux, je les ai tant aimés ; et elle aussi.
Peu à peu, la tendresse a pris moins de place, les disputes ont envahi notre toit (enfin nous avions un toit), l’indifférence a grandi, on n’a plus su se parler, on a moins su s’aimer, je voulais une autre vie.
M’y voici ! Ma femme, magicienne, m’a trouvé un toit rien que pour moi, et celle qui a longtemps tant eu besoin de moi à ses côtés se promène à présent loin d’ici, loin de moi, loin de nous.
Pourtant, je ne les ai pas perdus, elle m’aime encore, et eux toujours, mais c’est une autre vie.
Mais quel regret avoir ? Seulement le courage nous a manqué, toutes ces années passées, pour voir en face la réalité de notre « union » : à présent c’est plus facile, mais qu’y-a-t-il encore à voir ? Nous nous raccommodions l’un près de l’autre, et si je n’avais pas tant insisté, jour après jour, de toute mon insatisfaction, jamais de ton côté tu n’aurais changé quoi que ce soit à cette relation, qui bon an mal an te convenait.
Des fois, j’aurais envie de tout arrêter, rentrer chez nous, vous préparer à manger, rester près des miens, au lieu de ce sentiment noir, triste et vide qui tient tête à mon âme.
C’était donc l’inévitable prix à payer pour rencontrer mon coeur aimant ; d’abord bien savoir qu’aucune ne m’aime comme j’espérais, puis bien sentir où montent et descendent mes plus beaux rêves, ainsi le tour est joué, et j’ai perdu.
Je vois parfois une femme qui me plait, j’en croise d’autres, à qui je plairais ; je reste seul.
Je ne veux pas aimer contre mon amour, et pourtant ! comme j’aurais besoin de toi, toi l’autre femme, celle de mon coeur aimant, celle que je croyais savoir, celle que ma vie a si souvent appelée.
Est-ce la charmante dame qui tourne autour de moi, qui se demande si j’éprouve quelque chose pour elle ?
Si j’éprouve quelque chose pour toi !
Tu m’es comme un berceau d’amour.
Je te rêve d’amitié ; et ton corps, je le devine, sous les gestes furtifs que tu m’adresses, et il manque à mes mains, et je n’en retiens rien, du bout de mes doigts, que la plainte et l’espoir :
N’y a-t-il pas de lendemain ?
13.2.06
C’est ici que les hommes volent
C’est ici que les hommes volent
Derniers restes d’incertitude
Avant de te sauter au cou
De me pendre à ta joie
Derniers ponts sur la route
Derniers obstacles devant moi
Avant de vivre dans tes yeux
Un reste d’amour en moi
Attendait de s’élargir
Courber l’univers
Jusqu’aux détours
D’amour devant ta silhouette
Dernière attente
Dernière fois pour te choisir
Si toi tu veux encore de moi
Si ton vœu est lancé
Ouverte
La rose qui ne fane pas
Tu viens tôt au réveil
Et la journée ne t’a pas vue
Mais j’imagine nos nuits
La nuit revenue
Sans toi
Je reste seul
Aucune ne va
Même l’aimée
S’en est allée
Je n’en regarde plus aucune
Pour toi
Si jamais c’était toi
Je reste seul
Le vide attire mon regard
Le puits sans joie
Cette tristesse à l’infini
La foi en son désert
Vivre du sel qu’on a sur soi
Mais nous vivrons quand même ici
Si nous ne nous volions pas sur Terre
L’homme ne pourrait jamais voler
C’est en vain alors qu’il aime
Et l’amour peu à peu disparaît
Vois-tu
De quelle foi je t’aime
Jusqu’au plus pénétrant désir
De toi
Jusqu’à en perdre haleine
A quoi bon s’aimer sinon
A quoi sert
Que le prince et la princesse
Renaissent à chaque fois
L’amour léger s’envole
Son innocence a notre grâce
Une tendre malice
Se promène en nos yeux
Et vient y déposer
Un petit rien
Du tout
La trace d’autres cieux
Là où les hommes volent
You are my sister
You are my sister
Quoi que j’ai à vivre
Maintenant je réalise
Que c’est ton amour
Qui m’a laissé partir
- Toi plus qu’une sœur
Mon épouse
Tu ne veux plus
De moi près de toi
Tu n’en as plus besoin
Tu vas de ton destin
Mais je t’aime toujours
Comme la première fois
Tu es toujours ma reine
Même loin
Loin du toit
Du foyer
Comme volatilisé
Seul
Mais la ville ne contient pas mon cœur
Un beau jour je te rejoindrai
Où que tu sois
Quoi que je vive
Je t’aime comme la première fois
- Toi plus que l’épousée
La sœur
12.2.06
En l’attendant
En l’attendant
T’attendre
Ne me lasse pas
Tendrement en moi
Tu te tends
Et un jour je serai dans tes bras
Mon sourire t’abritera
Tu as tant envie de savoir qui je suis
J’ai épousé l’étoile
Sa robe qui scintille
J’y ai glissé les doigts
Je sais aimer d’en-haut
Je te veux mon amie
La solitude de l’amour
Est le plus léger voile
Pour toucher le diamant bleu
J’ai tout lâché en route
Et la route
Où l’homme d’amour peut monter
J’irai
Je ne veux que chanter dans tes rires
Je sais
Qu’amour ne meurt et que
Qui a trouvé dans ses yeux la douceur
A visité l’éternité
Or de toi c’est elle qui m’émeut
Quand elle te prend
C’est ton sourire qui me dit oui
Des lèvres d’une enfant
Je veux t’aimer
D’une folle sagesse
Priant sous tes dentelles
Je te veux mon amante
Sans me cacher du ciel
Et pouvoir te dire oui
Jusqu’à n’en pluie finir
Sirène
Je suis ainsi, de nouveau dans l’attente de te revoir, dans ces sortes de tourments qui n’ont d’autre issue que de laisser s’exprimer un aveu amoureux complet. C’est pourquoi à présent je n’ai plus de mots. Bien sûr, j’envisage que tu te détournes, que tu n’ailles pas plus loin. C’est pourquoi à présent je n’ai plus de mots.
C’est comme si nous étions tout près de nous rencontrer ; je n’ai plus le temps de m’émouvoir que tu sois belle, et je n’ai jamais eu, ô merveille, à me demander si je te plaisais – je me demande juste encore ce qui peut clocher, une fois de plus. Une fois de trop. Parce qu’où irai-je maintenant cacher mon petit cœur meurtri de se laisser aimer ? Pourquoi aimer ? Je peux aussi abandonner, m’abstraire vivant, et puis jouer dans l’air, et ne rien perturber, des parfums qui s’y mêlent.
Pourtant, pouvoir t’aimer me semblerait plus beau.Mais que faire ? Je ne peux te revoir. Je croyais passer ce temps empli de toi, nageant dans le parfum de tes yeux, mais au bout de quelques jours, me manque de te voir, de poursuivre cette romance qui, comme un mal, me relance. Je manque de tes yeux, de pouvoir te sourire, d’avoir pu te frôler.
J’aime les plis de notre attrait ; comme un déshabillage, un assez lent dévoilement, sous nos regards qui s’appellent.Je n’étais pas pressé. Mais tu me manques à présent, je veux être fixé. Puisque tout me ramène à toi, que j’ai la place pour toi, que tu joues des airs en moi, un peu partout, que tu te lèves en moi, comme sortie des eaux. Une très jolie sirène. Et moi, au milieu de plusieurs naufrages, dans ce voyage qui a créé sa mer, abandonné tout horizon, si loin de mon aimée, je ne veux plus que te céder.
La vie ne dit pas tout. Dans le franchissement de chaque silence, elle laisse s’ouvrir l’espace devant la balle, nous ne savons pas quand la joie reviendra.
Tu viens comme t’offrir, je viens pour transformer ta vie, j’ai déjà changé ta façon d’être attirée, tu ne t’attendais pas à te sentir ainsi amoureuse, si vulnérable parfois, mais tu sens bien qu’il n’y a rien à craindre : l’or de mon cœur est pour toi. Chante la vague, auprès de toi.
Ainsi, sirène, la plus jolie sirène de ma vie, je ne te chasse pas, j’aime ton chant en moi, qui dit en frissonnant qu’il n’y a pas plus beau qu’aimer et être aimé. Ne seras-tu qu’un chant, rien qu’une danse, et puis l’appel me quittera ?
Un jour, de toute façon, je rentrerai chez moi.
Je creuse en moi pour pouvoir vous garder avec moi, vous ramener au port lointain, vous qui aurez aimé de moi mon amour. Vous dont j’ai pu caresser si doucement les plus jolies fleurs de votre sentiment. Ainsi, sirène, tu m’avais déjà par avance touché : sous tes affolements de femme, dont le rien paraître m’émouvait, quelque chose a tremblé dans ton cœur, et tu t’es envoûtée toi-même de ton chant. Et c’est moi qui peut t’en libérer.Et c’est ainsi que tu me manques, tandis que je franchis, vers toi, chaque silence.
7.2.06
Empreinter le chemin
Vous qui gentiment lirez aussi ceci, parce que ce n’est pas rien que moi que j’y dévoile, n’allez pas croire qu’être amoureux me rend oublieux de quoi que ce soit du mal qui dévore les gens, de ce constant soleil vert dont sont nourries nos vies. C’est là que je vis, c’est là que j’aime, malgré tout, là que je vois des fées, une fois défaits les plus beaux rêves, des princesses gitanes, sinon comment envelopper l’horreur, par quoi s’en échapper ? Aimer d’un coeur pur (rien dans ces mots n’est évident et tout dans ces mots est évident), suppose quelque préparation, à quoi j’ai aimé consacré le fond de moi, à l’y dissoudre, et c’est un bel émoi, quand la Vague est tout proche, et puis après. Je ne dis pas non plus qu’être amoureux nous sauve de quoi que ce soit ; il faut y joindre les étoiles, en empreinter le chemin. Je me tiens à la banalité : l’amour d’un homme et d’une femme en est la voie sublime. C’est là que le Chant est tout à fait pur, c’est là que le Ciel descend, comme obéissant.
6.2.06
Plonger jusqu’au soleil
Tu m’as enamouré. Et grâce à toi, comme j’espérais dans le secret de moi, souffrir d’aimer, j’en suis guéri. Tu es celle qui referme la blessure. Je le sens bien, et c’est pour la première fois : et même si nous n’y arrivions pas.Je savoure simplement, peut-être pour la dernière fois, le vrai bonheur d’être amoureux, toute image envolée ; et d’en avoir le droit, naturel et sacré.Je te sens amoureuse, et tu me plais, et c’est tout, tout ce que j’espérais. Tu m’attires, et sans rien faire pour ça, je t'attire aussi vers moi. Elle monte, la pente douce, vers le refuge.Si je t’y veux dans mes bras, c’est parce que je sais savoir t’aimer.Si tu me portes dans toi, c’est que moi seul pourrais t’y ramener ; et c’est ce que je ferai. Là-haut, tu vivras d’îles en îles, et nous serons escale. Et je te garderai, je t’aimerai ; Amour est ma demeure, il n’en fallait pas plus, le temple est à nos pieds.Libre, vaste, vrai, tel est mon sentiment : je veux être près de toi, je serai là pour toi, mais c’est toi qui choisis. C’est comme si tu me rendais à moi, et mon âme sait que c’est déjà assez ; s’aimer en serait le surcroît, la couronne élevée, la terre fleurie d’une caresse - et j’ai à te donner de quoi remplir un univers.Ce serait bien que ce soit toi simplement parce que, dans l’instant, je l’ai senti ainsi. Vraie est la toute première fois, de foi en foi, et la beauté dans son sillage renouvelle les promesses qu’un Chant appelle auprès de toi.Cela m’a amusé, j’étais surpris de mon amusement, mais sans lui résister.Je t’ai souri et regardé sans cesse, et toi tu l’as senti, mais déjà tu étais attirée - ce visage familier, surgi de nulle part - dès le premier regard. Je sais aussi à quel moment tu as douté, et voulu renoncer ; je te suis sans effort, mais tes efforts me touchent et nous rapprochent - et puis, comment tu as remis la robe dont tu sais qu’elle me plaît, puisque mes yeux te l’ont tout innocemment montré.C’est que ce rose te va si bien, pour m’appeler, puisque je porte en moi la fleur qui ne peut pas fâner.Et puisque c’est presque comme si tu savais déjà que je te la remettrai ; puisque tu en as eu l’extrait. Tu as vu mon coeur, senti le vent qu’il fait passer.Ma façon d’aimer est une ivresse à la mesure de ton coeur passionné, et mon âme étoilée y fait naître la terre de pure joie ; et personne ne nous la prendra, il n’y a pas de clés.Viens chercher dans ma complicité le chemin enchanté. Nous n’aurons pas de vacances, mais aussi rien à faire - Amour a tout prévu, il suffit de s’enlacer, plonger jusqu’au soleil.
Parce que si c’était toi
Parce que si c’était toi
si c’était toi
si c’était vrai
comme mon coeur le croit
ne voudrais-tu pas
tant qu’il est encore temps
cueillir avec moi hors de saison
les pendants de corail
parce que
je n’ai pas vécu
sans souffrir d’amour
mais tu serais ma joie
et je serais la tienne
parce que
si je me donne
je donne la terre entière
à la main étoilée
parce que
je te vois
un charme à chaque défaut
faiblesse et force
et t’habiller de moi
danser dans chaque mot pour toi
parce que
tu es venue vers moi
juste quand il a fallu
sans que j’ai à te chercher
et tu m’as reconnu
au tout premier regard
et je t’ai devinée
au tout premier instant
sourire étoile au coin des livres
de ma vie
Auona
Qu'il est doux seulement d'être amoureux
et c'est toujours de vous
sentier fleuri qui recoupe ma vie
j'ai à nouveau
ce pur espoir
1.2.06
Étends tes yeux dans la lumière
comme la mer
mon coeur déborde
là où il y avait un port
je glisse sans mémoire
et je n'ai plus d'espoir
mais j'aime encore
le vent m'a pris
lorsque j'ai pris le vent
La vague respire d'océan
sa mer toujours la tend
et la reprend
l'étend
de même
j'étends mes yeux dans la lumière
je fais de dieu
le véritable imaginaire
cascades en fleurs
là où pleurait mon coeur
pleurs élevés par-dessus l'eau
mer infinie
qui vient d'en haut
La vague est dans mon âme
La vague est dans mon âme
Je sais ce que je veux au plus profond de moi ; n'être bien que de rien, ne plus attendre quoi que ce soit, être la bonne nouvelle, quand le facteur n'y est pas.
Que ma joie ne soit pas dans un sourire de toi, mais comme cette tristesse en moi ; universelle et sans frontière.
Alors il n'y a plus de moi qui tienne, larme je suis, perdue en haute mer, mer je suis, vague est mon âme.
Si je t'espère, c'est pour défaire mes rêves à chaque fois, le signe le plus sûr se dérobe à sa loi, aimer est pour moi l'absence de repère, le sang de tous les frères.
Je t'ai sue près de moi, je t'ai vue me vouloir, acheminer tes pas vers moi, et disparaître à chaque fois.
Ainsi en va ma vie, qui ne veut pas.
Un monde d'amour s'est invité tout au bout de mon âme, et j'ai lancé la voile, et tout s'est dérobé.
Ta jupe noire s'est envolée, loin de mes rêves, blanche est mon âme, d'avoir si froid.
Au réveil ce matin, je ne te voulais plus, enfin léger de toi, mais lourd encore de moi.
Et c’est ainsi que tu reviens, je n'ai rien d'autre à faire que de m'attendre à toi. Sachant ne pas savoir, quelque chose en moi veut quand même de toi.
Alors je te suivrai, mais détachée de moi, comme un soleil qui flotte, ou bien cette ombre qui s'évade, la flèche dans le ciel, qui n'a plus besoin d'arc.
Je ne veux donc que me défaire, tout perdre à chaque fois, être l'amour en son mystère, et puis surtout clouer le bec à cette croix, maudite croix, qui crie à chaque trahison. Et pour rien, dire merci.
Mon dieu, mon dieu, que j'abandonne enfin tous les pourquoi.
Et que sans fin je puisse de tout mon corps mourir et vivre comme la vague.
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