Qui êtes-vous ?

En guise de bienvenue !

"... c’est en tous temps et en tous lieux que je peux prouver qu’il est possible de vivre sa liberté ; que vivre n’est pas une habitude qui se poursuit à mon insu, et que je peux, jusque dans les formes figées de la société, saluer en moi, comme en chacun, la ressemblance divine."

16.2.06

Un beau roman ?


Un beau roman ?

Le vent s’est apaisé, ce soir mon âme est calme, reposée, je reviens encore à nous, en écrire l’abrégé.

La première fois, tu m’as dit m’avoir déjà vu ; moi, c’était la première fois. Tout ce jour pourtant, je n’ai cessé tranquillement de t’observer comme je ne l’avais jusqu’à toi jamais fait, d’un sourire amusé, rien de feint, je ne l’ai pas caché, je t’ai montré ma joie, à quoi d’ailleurs je ne comprenais rien.

Il m’a semblé évident que ce serait toi, que tu m’étais donnée, apportée sur un plateau, ni d’or ni d’argent, le plus léger.

Le temps qui a suivi, tu as tourné autour de moi autant que tu pouvais, de regards en sourires, un peu gênée.

Certains gestes de toi, ainsi de tes mains descendant sous tes reins, m’ont troublé. Certains regards m’ont semblé des clins d’œil, certains sourires, en quelque sorte des avances.

Moi, j’étais en retard, je ne savais que faire, après tant de marées dans mon cœur, si malmené, si bien conduit ; je n’ai pas osé soutenir ce que j’ai senti être ton envie : à chaque fois, plus forte que moi, ma pauvre tête s’est détournée.

Mais tu as insisté, du moins il m’a semblé.

Ne voyant rien venir de moi, que de paradoxal, tu aurais pu t’en amuser, mais plutôt, tu t’es visiblement détournée, un peu trop visiblement d’ailleurs, j’ai ainsi vu ton dos, qui me plaisait aussi, malgré ma perplexité.

Comprends, ma peut-être chérie, juste avant toi, j’ai vraiment beaucoup souffert tu sais, sans trop comprendre, c’est ce qui était beau. Mais si loin, si haut, la déchirure, c’est l’effet que ça m’a fait, du fond de mon abîme.

D’ailleurs, ce n’est pas mon abîme ; à tous il nous va bien.

Alors comment oser, de quoi à présent être sûr, ? Ni de toi, dont je ne sais à peu près rien, ni de moi, que tu sembles si bien deviner.

Mais tu me plaisais, vraiment beaucoup, de plus en plus, alors j’ai continué de mon côté à te regarder, et te sourire, j’ai commencé à t’espérer, et cela a suffi.

Ce que je t’ai donné, tu me l’as retourné, pleine d’attention me semble-t-il.

Prudente aussi, surtout pas à mes pieds, ni moi aux tiens, je t’ai sentie égale, et même un plus loin, spirale où j’ai dansé.

Je pense que tu as hésité à ta façon, comme moi à la mienne.

Pendant ce temps, voici aussi ce qui s’est passé : le désir est monté en moi, je sais bien d’où, de quelle plongée, pour quelle ascension, parce qu’en haut comme en bas me soufflent les divins, ceux-là qui m’accompagnent ; souvent il n’y a qu’eux, qui me tiennent la main, en haut en bas.

J’ai senti mon désir droit, la mer l’avait lavé et je t’ai désiré, de plus en plus, et j’ai dit Oui, j’ai cessé d’hésiter, voilà où je me trouve, où je me perds, sans ta présence à mon côté.

Si tu poses encore tes yeux sur moi, je ne les enlèverai pas, et moi, je te suis prêt, obstinément maintenant, du moins si tu voulais.

Je suis clair à présent de mon désir de toi, mais qui sait, peut-être est-il déjà trop tard ?

Nous n’avons l’un sur l’autre aucun droit ; je sens juste le devoir de me garder pour toi, t’être déjà fidèle !

J’espère donc que demain, ou la prochaine fois, tu sauras lire les yeux que j’ai pour toi, et moi les tiens.

Deux regards clairs n’en forment qu’un.

Ou que, s’il est trop tard, te détournant, tu le fasses si bien, qu’aucun doute ne reste me hanter : ce serait encore une façon de m’aimer tu sais, me laisser clairement t’oublier, et je t’en serai gré, et même, vraiment, un peu plus loin, quand j’aurai passé le gué, je te ferai savoir ; à quel point tes beaux yeux m’ont aidé, ma peut-être chérie, pour traverser.

Bien sûr encore je pleurerai, c’est devenu une habitude, mais il y a toujours quelque part un mouchoir, ou un fichu, et puis dessous, l’épaule d’une femme, et l’air d’un au-revoir.

Et bête comme je suis, au lieu d’aller voir les étoiles, comme je l’avais appris, je sais déjà m’en émouvoir : encore je sourirai.

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