Qui êtes-vous ?

En guise de bienvenue !

"... c’est en tous temps et en tous lieux que je peux prouver qu’il est possible de vivre sa liberté ; que vivre n’est pas une habitude qui se poursuit à mon insu, et que je peux, jusque dans les formes figées de la société, saluer en moi, comme en chacun, la ressemblance divine."

7.2.06

Empreinter le chemin


Empreinter le chemin
Voilà ce que je pense : si cette femme renonce à moi, je me dirai “dommage”, parce que je la sens faite pour ce moment de ma vie. Mais peut-être juste faite pour ça : reprendre encore, peut-être une dernière fois, le tour complet de mes envies ; de mon envie d’aimer quelqu’un qui ait autant envie de m’aimer que moi de l’aimer. Le désir d’aimer, je peux également m’en passer, mais s’il est là, tout de moi l’accepte ; elle est une valse légère, si légère et si douce, qui soulève nos vies, et les remplit de joie, celle qui naît de la réciprocité.
Pour moi, j’aurai passé ma vie à l’espérer, et je l’ai sentie, je ne pourrai jamais l’oublier, la danse bleue sous la pluie d’or, l’étoile laissant filer la nuit.
Or je ne t’attends pas transi sous un toit, laissant passer la pluie, mais bien au chaud au creux de nous. Penser que cela n'existerait pas ne me déçoit pas ; que cela soit seulement possible semble suffire à me combler, pour traverser ce moment de ma vie. Mais pourrais-je être mieux prêt à rencontrer quelqu’un, enfin ?
Celle qui me manque, et à qui j’ai manqué. Qu’il n’y ait plus de manque, que le trou soit bouché, changé en pur espace.
Il y a peu, pour l‘amitié d’une autre, j’ai tremblé, pleuré, traversé des éclairs, et je m’y suis noyé, mais j’y ai survécu, j’ai survolé l’enfer. Je ne crains rien de toi, si tu ne venais pas. Tu traces des cercles autour de moi, de plus en plus rapprochés, et je n’ai rien à faire, qu’avec joie t’accepter, jusqu’à ce que, à si bien me frôler, tu touches mon coeur du bout de lune de tes boucles. Je n’ai pas l’intention d’y résister. C’est le résultat le plus net de ces quelques mois depuis que je te connais, depuis que ton image se forme en moi ; plus rien ne te résiste en moi, ni d’ailleurs autour de moi. Ne reste que l’envie de toi, et cette envie est une sorte de parfum qui pénètre toute ma vie, dès le matin, jusqu’au jour dans la nuit, l’heure tardive, où blanc et noir se marient. Je rêve de te croiser à nouveau dans la ville, ce qui ne risque pas dans l’immédiat puisque je suis parmi la campagne.
Je reçois de toi mille signes, ou c’est toujours le même, une fois par toi, une fois par moi, l’envoûtement du signe conjugué.
Je l’ai déjà dit : tu es celle qui referme la blessure. Cette impression est constante, que tu ne peux me faire aucun mal. Peut-être nous ferons nous du bien ? C’est pour cela que tu me viens avec tant de douceur dans l’âme, que tu ne me fais pas peur.
Bientôt peut-être tu liras ces mots, ils sont pour toi, ils t‘embrassent déjà, et te montrent comment tu es née en moi. Il n’y a pas de quoi avoir peur, ni reculer, tu es née dans les plis de la Robe. Tu seras donc auprès de moi une Dame, par toi je serai Homme.

Vous qui gentiment lirez aussi ceci, parce que ce n’est pas rien que moi que j’y dévoile, n’allez pas croire qu’être amoureux me rend oublieux de quoi que ce soit du mal qui dévore les gens, de ce constant soleil vert dont sont nourries nos vies. C’est là que je vis, c’est là que j’aime, malgré tout, là que je vois des fées, une fois défaits les plus beaux rêves, des princesses gitanes, sinon comment envelopper l’horreur, par quoi s’en échapper ? Aimer d’un coeur pur (rien dans ces mots n’est évident et tout dans ces mots est évident), suppose quelque préparation, à quoi j’ai aimé consacré le fond de moi, à l’y dissoudre, et c’est un bel émoi, quand la Vague est tout proche, et puis après. Je ne dis pas non plus qu’être amoureux nous sauve de quoi que ce soit ; il faut y joindre les étoiles, en empreinter le chemin. Je me tiens à la banalité : l’amour d’un homme et d’une femme en est la voie sublime. C’est là que le Chant est tout à fait pur, c’est là que le Ciel descend, comme obéissant.
Cet amour que j’ai pour toi, il en passe par là, et tu t’y fais déjà, même si cela contrarie tes prévisions ; il en va de même des miennes. C’est pourquoi, pour toi, je n’en fais pas ; simplement, sans savoir exactement pourquoi, je m’attends à toi.
Ou tu attendais en moi, c’est plutôt ce que je ressens, c’est comme un rêve au réveil qui devient de plus en plus clair, et ce n’était pas un rêve, mais c’est bien un matin.
Le dernier matin de mon coeur, c’est du moins l’impression que j’en ai dans l’instant. Cela ne me rend nostalgique de rien du tout, je n’ai jamais fait que suivre un fil, même si je ne l’ai jamais vu.
Tu me réveilles à la fin de mon plus beau rêve, c’est-à-dire le plus déchirant, le plus incompréhensible, tant il fut lumineux, brillant, brûlant d’un autre feu.
Je me réveille amoureux, et c’est de toi, réelle, détrônant tous mes rêves, qu’il n’y ait plus que ton sourire dans tes yeux qui s’illuminent, et la valse qui s’ensuit.

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