Qui êtes-vous ?

En guise de bienvenue !

"... c’est en tous temps et en tous lieux que je peux prouver qu’il est possible de vivre sa liberté ; que vivre n’est pas une habitude qui se poursuit à mon insu, et que je peux, jusque dans les formes figées de la société, saluer en moi, comme en chacun, la ressemblance divine."

12.2.06

Sirène


Sirène
Tu me tournes autour. Je ne pense qu’à toi ; si je pouvais te croiser ! Je ne sais plus écrire ; les mêmes mots s’échouent, qu’on dit bateaux.Je voudrais te dire que je suis amoureux, que trop de promesses m’envahissent. Que je porte des instants de nous. Tu m’as souris souvent, et ton attention, je la sens, tes tentatives pour qu’on se parle, un peu, m’émeuvent. Mais je ne peux pas te sauter au cou. J’ai envie de toi, de nous. Tu me tournes autour. Alors je pense de plus en plus à toi, je rêve de plus en plus à nous. Si tu pouvais en faire autant de ton côté ! Ne seras-tu pas lassée quand nous nous reverrons ? Maintenant je te trouve si belle, depuis que j’ai vu une toute petite fille éclairer ton visage, cette innocence allègre qui brillait dans tes yeux, cet aveu visage ouvert, que je n’ai pas saisi. Nous venions juste de nous revoir.
Je suis ainsi, de nouveau dans l’attente de te revoir, dans ces sortes de tourments qui n’ont d’autre issue que de laisser s’exprimer un aveu amoureux complet. C’est pourquoi à présent je n’ai plus de mots. Bien sûr, j’envisage que tu te détournes, que tu n’ailles pas plus loin. C’est pourquoi à présent je n’ai plus de mots.
C’est comme si nous étions tout près de nous rencontrer ; je n’ai plus le temps de m’émouvoir que tu sois belle, et je n’ai jamais eu, ô merveille, à me demander si je te plaisais – je me demande juste encore ce qui peut clocher, une fois de plus. Une fois de trop. Parce qu’où irai-je maintenant cacher mon petit cœur meurtri de se laisser aimer ? Pourquoi aimer ? Je peux aussi abandonner, m’abstraire vivant, et puis jouer dans l’air, et ne rien perturber, des parfums qui s’y mêlent.
Pourtant, pouvoir t’aimer me semblerait plus beau.Mais que faire ? Je ne peux te revoir. Je croyais passer ce temps empli de toi, nageant dans le parfum de tes yeux, mais au bout de quelques jours, me manque de te voir, de poursuivre cette romance qui, comme un mal, me relance. Je manque de tes yeux, de pouvoir te sourire, d’avoir pu te frôler.
J’aime les plis de notre attrait ; comme un déshabillage, un assez lent dévoilement, sous nos regards qui s’appellent.Je n’étais pas pressé. Mais tu me manques à présent, je veux être fixé. Puisque tout me ramène à toi, que j’ai la place pour toi, que tu joues des airs en moi, un peu partout, que tu te lèves en moi, comme sortie des eaux. Une très jolie sirène. Et moi, au milieu de plusieurs naufrages, dans ce voyage qui a créé sa mer, abandonné tout horizon, si loin de mon aimée, je ne veux plus que te céder.
La vie ne dit pas tout. Dans le franchissement de chaque silence, elle laisse s’ouvrir l’espace devant la balle, nous ne savons pas quand la joie reviendra.
Tu viens comme t’offrir, je viens pour transformer ta vie, j’ai déjà changé ta façon d’être attirée, tu ne t’attendais pas à te sentir ainsi amoureuse, si vulnérable parfois, mais tu sens bien qu’il n’y a rien à craindre : l’or de mon cœur est pour toi. Chante la vague, auprès de toi.
Ainsi, sirène, la plus jolie sirène de ma vie, je ne te chasse pas, j’aime ton chant en moi, qui dit en frissonnant qu’il n’y a pas plus beau qu’aimer et être aimé. Ne seras-tu qu’un chant, rien qu’une danse, et puis l’appel me quittera ?
Un jour, de toute façon, je rentrerai chez moi.
Je creuse en moi pour pouvoir vous garder avec moi, vous ramener au port lointain, vous qui aurez aimé de moi mon amour. Vous dont j’ai pu caresser si doucement les plus jolies fleurs de votre sentiment. Ainsi, sirène, tu m’avais déjà par avance touché : sous tes affolements de femme, dont le rien paraître m’émouvait, quelque chose a tremblé dans ton cœur, et tu t’es envoûtée toi-même de ton chant. Et c’est moi qui peut t’en libérer.Et c’est ainsi que tu me manques, tandis que je franchis, vers toi, chaque silence.

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