Qui êtes-vous ?

En guise de bienvenue !

"... c’est en tous temps et en tous lieux que je peux prouver qu’il est possible de vivre sa liberté ; que vivre n’est pas une habitude qui se poursuit à mon insu, et que je peux, jusque dans les formes figées de la société, saluer en moi, comme en chacun, la ressemblance divine."

24.1.06

(une assez longue parenthèse)


Voici une assez longue parenthèse dans mes « créations » présentes. L'envie m'est venue, insistante, de « publier » sur ce blog des poésies appartenant à une période à présent révolue.
Il ne s'agit que d'extraits choisis d'un cycle poétique ramassé en un seul livre : « la Mer a débordé ».
Cette oeuvre a été refusée par
L'harmattan dans le courant de l'automne, et vient de l'être récemment par Gallimard. Trois autres éditeurs n'ont pour l'instant pas répondu.
Une autre série poétique, venant à la suite, est actuellement en cours de lecture chez un autre éditeur, dont je ne publie pas encore ici d'extraits.
Tout ceci, qui n'est peut-être pas grand chose, est en tout cas à mes yeux la préparation méthodique des Chants à venir, qui diront l'irrésistible attirance d'amour du nouveau ciel et de la nouvelle terre, telle que je la vis en moi.
Les textes sont présentés ici hors de leur « mouvement », sans ordre autre que celui qui m'a plu.

Laurent






Loin du port

Morte
La ronde
L’onde
Plus rien
Ne monte
Tombe
Du jour
L’Ombre
Du monde
La nuit
La suit
Ne pleure donc plus
Mon cœur
La douceur
Nue
Vide est l’amour
Lourd est le puits
Sage la plage
Et nul visage
Qui dans le sable
Ne s’efface
Et sur la mer
Plus un passage
Aucune trace
Pas de sillage
La vague est lasse
Que l’oiseau rase
C’est loin du port
Que je t’emporte
Et puis te porte
Morte




Si le soleil renaît

Je l’ai tellement ouvert
Mon cœur
La simple ondée l’émeut

Et l’onde
Du monde

Une peau douce
Une ombre
Que je vois s’éloigner

Monte de la profondeur
Un souvenir terrible
J’étais heureux
Et tes bras me tenaient

Je tombe
Qu’ai-je fait

Parfois
Je voudrais m’en aller
Je reste ici
Me tiens tranquille
Sous le rouleau liquide

A quoi me sert de désirer
Si chaque fois j’échoue
Ou si dessous
La vague se dérobe

Je ne retrouve ni l’amour
Ni l’amitié
Qui m’appelaient

Mon désir est défait

Tristesse
Tu es plus grande que mon cœur
Tu me voles la forme du bonheur
Tu dérobes mes pleurs

Qu’en faire
La mer est haute
Mon âme écope

Plonge
Me dit-elle

Atteins le courant chaud
Remonte le corail
Rouge et mauve
Déchirant tes entrailles

C’est là-bas que la patrie espère
Aucun visage pour te sourire
Mais la lumière te dira oui

Parfois je pense
En regardant par la fenêtre
La silhouette familière
J’aurais aimé
Lui dire

Pourquoi rêver encore
Pourrais-je éteindre mes désirs
Et je ne garderais que toi
Flamme infinie
J’y étendrais mon cœur
Et pas de plainte
Tu me dirais ce qu’il faut faire
Comment aimer dans la lumière
Eteinte

Laisse-moi m’en aller
Décline-moi

Dis-moi que c’est pour rien
Qu’en moi se déroulaient
Les lianes hautes qui servaient
A toucher l’étendue
Du destin de ton cœur
Et que tes doigts de lune
N’y ont pas déposé
La moindre fleur

Et qu’à présent je peux rentrer

Qu’en ma mémoire est close
La porte de l’aimée

Si c’est ainsi
Tant pis
Montre-le moi
J’irai où il fait froid

Où je suis seul
Les dieux sont invités
Et rien ne me fait peur
Que de perdre l’étoile

Il y a une place
Pour ma façon d’aimer
Et l’on s’en souviendra
Si le soleil renaît





j’irai

J’ai peut-être eu tort, je n’étais pas venu dans ce pays depuis si longtemps,
il a fallu passer nu, totalement exposé, rêves et vie liés, juste pour ce visage,
que je croyais avoir reconnu, pour qui j’ai creusé mon cœur, dépensé
l’à-venir, déroulé et abandonné tous les projets, pour être prêt, pour être à
toi,
dans l’espace bleu,
à la lumière de ta joie.
Je t’ai vue t’approcher, esquisser un sourire, soutenir un regard, fuir.
Je t’ai crûe prête à partir, à venir, je ne sais plus, l’incroyable certitude s’est
tue, et me laisse sous les trombes.
Un rêve passe, saccageant tous mes vœux,
mon seul vœu, qui pleure au fond de moi.
Mais je n’ai pas froid, je reste debout dans le vent, je tiens bon, seul dans
l’immensité de cette place en moi pour toi, dont je ne sais que faire,
et qui dicte mon être.
Je vais encore attendre, parce que je n’ai pas le choix, parce que c’est la
dernière fois, le seul rêve encore que je voulais voir vivre, où s’embrasait
ma vie, s’éclairait cette longue, longue et triste attente en moi qui attend,
qui attend,
et qui ne sait pas
— quoi.
Je voudrais te donner tous les mots qui sont pour toi, ou me parlent de toi,
et je croise ton silence, ton regard qui n’y est pas.
Je vais attendre donc, patiemment,
logiquement, pour savoir ce que tu fais du rêve qui t’a traversée.
Toi, tu as tout ton temps, ou tu le crois,
et les rires innocents qui déchirent, et cette légèreté dont tu t’habilles,
pour sembler m’ignorer.
Et bien, tant que je pourrai, je suivrai
le cours de ton temps, le mouvement
profond de tes marées,
sans embarquer.
Mais j’irai, j’irai tout au bout, à me vider de tout, à m’effacer ; que de moi,
petit être, ne reste que la pluie sur le sol, c’est-à-dire rien, à peine une
trace, une odeur mouillée, une immense disponibilité.
J’irai chercher pourquoi, pourquoi je t’avais déjà aimée, pourquoi t’ai-je
reconnue,
de qui tu étais le reflet, ce souffle si léger, ces trombes à travers moi.
De ce paysage noyé sous d’impossibles regrets, je composerai le chant de
l’Homme qui, toujours, poursuit Amour ; cette plainte silencieuse qui
s’élève au-dessus
d’elle-même, et monte et monte,
et atteint le Ciel, qui lui sourit,
et retombe en pluie d’or et d’étoiles,
pour consoler l’oubli.




Passagère

ne reste pas à l'attendre
celle qui devine
d'un peu de bleu
le ciel
si tu prends un chemin
qui n'est pas que le tien
laisse des traces
un visage
un lendemain
si tu n'as personne
pour relier ton destin
à tous les hommes
décris tous les matins
sur ton passage
si nulle amie ne convient
pour te prendre par la main
dis à toutes les femmes
tes paysages
ces fleurs dans ton cœur
la rive de ton âme
fais en toi la Mer
de tes propres mains
montre les îles
et le chemin
que du présent
où nulle ne vient
comme tu la rêves
tu offres à toutes
ou l'ivresse
ou le vin
pousse encore sur la rive
n'appelle pas en vain
un ange dans les sables
mais sur la plage
sois un grain
le sel et l'air marin
Ainsi tu vois que l'impossible
couvre l'autre moitié
du paysage
c'est ainsi que tu fais l'arche
lance la passerelle
gonfle la voile
fixe l'étoile
allume la vision
— tu es de l'ange
l'horizon
la Mer sera ton anse
la passagère de tes raisons
voyage de ton âme
pour que tu y rejoignes
dans la flamme des jours
et pour toujours
d'entre toutes les femmes
la Dame de haute renaissance
— non pas la mère de dieu
mais la fille de l’Homme





les chemins empruntés

me lasserai-je de dire ta trace en moi
de répandre la nouvelle d'amour qui ne meurt pas
quel qu'en soit le nom
les chemins empruntés pour te garder en moi
intacte quoi qu'il en soit
de nous
je suis devant toi comme devant la moisson
comme lorsque l'enfant revient et qu'on l'attend
à genoux
j'enroule ton nom sans fin
puis le déroule pour l'horizon du lendemain
quand nous n'aurons plus faim
que notre soif nous guidera
tu es si peu de choses
que j'allume pour toi la plus haute branche en pleine nuit
et tu es tant pour moi
sans que je sache quoi
que l'oiseau bleu t'y laissera son nid





à rendre aux oubliés

Jour de Paix ! La Nuit est passée,
l’Orage aussi, le Ciel est clair.
La violence des larmes s’est tue,
la tristesse m’a abandonnée,
je ne suis plus au regret,
tendre inconnue,
de ne pouvoir t’aimer.
Que m’est-il arrivé,
quelle Folie me voulait ?
Tu pouvais être l’Amie,
celle qui me consolait,
celle que j’aurais guérie,
à force de mots vrais,
pour qui Ciel et Terre se soudaient
— Éternité réinventée.
Et ce n’est rien.
Voici que mon cœur s’est retourné,
j’ai fini de pleurer, et je reviens
sur la rive du monde,
et je dirais ce qu’il en est
— de la Mer étalée.
Suis donc ton chemin,
la pente douce de ta vie,
et je suivrai, quant à nous, le mien ;
les fleurs, les vives et les fanées ;
et légère, ton absence sous mes pas ;
et tranquille, l’impossible espoir,
sans un regret ;
et heureux, l’horizon
à nouveau déployé.
Qu’à présent je puisse
simplement ramasser
ces pierres lourdes au fond de moi,
qui ont ruiné mes illusions,
et les reprendre et les changer.
Perles de Vie à rendre aux oubliés,
comme ce nouveau goût d’aimer
— cette Rosée.
Voici que l’Aube n’est plus très loin,
les plus avancés l’ont déjà rejointe.
C’est un Ciel irisé,
un Appel que l’on entend,
la douce Musique qui s’élève
et qui vient
l’Amour sans lien.






Cible du ciel

Il vibre
Ou vole
Flèche nouvelle
Ou vent léger
Le mot nouveau
Corde étincelle
Sensible à l’arc
Cible du ciel

Simple ficelle
Où se pose l’oiseau
Qui n’a plus besoin d’ailes

Du silence apaisé
Du souvenir des dieux
Des déesses
Ne restait qu’une unique larme salée

La goutte émerveillée
Rivière ou torrent renversé
Qui bascule en tes profondeurs sacrées
Y ranimer la source
Que tu es

Depuis le silence
N’a plus à s’élancer
La Mer est à tes pieds
En chaque marée cheminent
Les émotions sacrées

Un rien par-dessus la grâce
L’essence du miracle
Se promène avec toi

D’ailleurs la mouche est encore là
Au coin de toi
Se frotte les pattes
Et court sur ton émoi

Mais le lien
L’alliance
Le pont si fin
De nous aux fleurs
Et d’elles aux dieux
Le parfum de l’accueil
Le geste qui donne envie
Quel mot ne le trahit

Maintenant que la parole est vendue
La fleur aussi
L’espoir en suspension
Du verbe qui fait le pont
Du ciel entre nos mains
Quel acte ne l’enterre

Et tout est à refaire

Pourtant rien ne se perd
Des brumes du Ciel jusqu’à la Terre
Paraît le lendemain le plus certain

Le nôtre !

La légèreté du ciel
Dans le pas quotidien
Une adhérence qui danse
Le présent de l’instant comme
Une louange épanouie sur tous nos lendemains
C’est le mouvement juste
Elle ne s’élève plus
La passion de l’élue
La flamme pure
Elle reste ici
Où elle est attendue





Des voiliers sur le monde

Je briserai le destin qui interdit d’élever son cœur plus haut et plus loin que les affreux pleurs désenchantés de tous les cris de toutes les faims.
L’océan qui m’emporte est couleur de cette lumière qui déferle impétueuse sur nos vies éteintes en renversant tout (sans que l’on n’en voit l’appel, sans que l’on sonne l’alerte), mais c’est pour moi la douceur inconnue qui se diffuse scintillante dans l’élan nouveau de mon corps, et y déborde les étoiles.
Et la non violence faite à l’ombre, dans ce duel avec le faux qui n’a pas eu à commencer. Dans le cœur un exploit, celui d’atteindre la rive qui n’existait pas. D’y éprouver une présence, que je ne saurais dire, à la source de l’amour, que je ne sais décrire.
Elle est pourtant bien là, radieuse dans la clairière, amusée de te voir si ému, te frôlant de son cœur.
Croyant, tu n’aurais pu y croire. Mais tu n’as eu ni à croire ni à voir, tu as su sans savoir.
Je t’ai vue avec tes yeux, je t’ai sentie dans ton souffle.
Et parfois mes pensées s’élevant à la verticale de mon âme volent vers toi et s’y recueillent, et tu me les retournes en pluie ensoleillée, en gouttes de clarté émerveillées, en vagues folles qui enroulent ma vie dans cette tendresse qui n’a pas de trêve.
Vous verrez des voiliers sur le monde.
Ils seront pour vous comme le signal des élans nouveaux de vos âmes interdites.





Eros et les anges

je n'ai pas encore compris quel est ce mystère qui se tient dans l'ouvert de nos vies
à l'envers de la nuit
dans chaque ivresse qui s'élève
au ciel qu'elle crée
ainsi de ton corps qui frémit
ce souffle que tu es
l'extase qui rebondit
seule une femme sait le mouvement
abandonné à la vie
qui sourit
dire oui et s'en aller
c'est à l'aube que je l'ai retrouvée
étendue parmi la bruyère
c'est son soleil qui se levait


éros et les anges (2)

il me semble que la terre la plus profonde
est comme le ciel le plus lointain
en nous
et que la pure ivresse des sens
en reflets absolus
touche aussi la lumière
de nos corps nus






Graine mère

cette émotion comme un grain de lumière
planté au creux de moi
ce sont les bras d'une mère
tu jalonnes ma lignée
je viens pour toi
le visage inconnu de l'amour
la douceur qui ruisselle
je n'ai personne d'autre
qui m'apprenne à aimer
alors je te salue
mère des rescapés
prière des noyés
mais qui sur la terre ravagée
sens tes bras étendus
et le secret dans la matière
de ta virginité
alors berce-moi encore
de tes bras nus
que je m'élève en transparence
jusqu'aux plis de ta robe
la source claire
pour que j'y enveloppe
l'enfance d'un éclair




mes bases

aller dans la forêt
retrouver la clairière
laisser s'ouvrir le ciel
dans la forme océane
ne plus vouloir que toi
présence de l'absence
le pur contour de notre joie
cause de rien
qu'un pur amour retient
auprès de moi




la fontaine qui rejaillit

je rêvais des rêves fous et sensés
c'était de trop pour toi qui rêvait d'établi
à présent je me réjouis juste de t'apercevoir dos tourné à ma vie
ne pas se comprendre
alors qu'un mot aurait suffi
c'est ainsi que je te promène
mais pourquoi fallait-il te revoir et rien de plus
ma mémoire est-elle la fontaine qui rejaillit
pourquoi sous le soleil la persistance de la pluie
et non l'inverse
quelle eau faut-il encore verser dans le creux de ma vie
pour pouvoir l'oublier
la place abandonnée que tu as prise
je veux bien battre des records de pleurs
mais j'en ai assez fait d'erreurs
assez usé des balbutiements de mon cœur
alors je t'attendrai encore sous le rideau de pluie
mais cette fois j'aurai
tu l'entendras
pour tout piano
un arc en ciel au bout des doigts

miettes quotidiennes

ne pouvant rien vouloir
survivant sans effort
nourri de gouttes et de miettes
mon amour
est devenu très grand
et le ciel à présent
le nourrit chaque jour
les oiseaux s'y promènent




une saison au paradis

quoi de plus évident
l'automne s'est avancé
dans l'été qui s'achève
et l'ange s'est posé
où mon chemin s'arrête
quoi de plus naturel
le vent est délicieux
et la pluie me ravit
et tout me parait autre
un soleil plus loin
j'ai aperçu la vie
mais tout était pareil
alors je suis attente
sans demande
et mémoire
au centre de l'oubli
c'est ainsi que tout est bien
l'autre saison revient
printemps du monde
si l'oiseau passe ici
nous danserons ensemble




Tu pourras t'allonger

si tu viens me donnes ton visage j'y répandrai l'été
tu n'imagines pas les soleils qui s'envolent jusqu'à tes pieds
le temps s'arrête pour nous et se met à danser
dans le plus gris des jours je te montre la clé
des champs inondés de lumière
et si tu es fatiguée je l'éteindrai
je la rassemblerai
tu pourras t'allonger fière et libre et reposée
sur l'éclair




Ta peau de laine

la fleur nouvelle
je la devine

plus haute que nos vies
qui n'en sont que la tige

et c'est au feu de la corolle
qu'à présent je respire

chaque pétale est ce bonjour
où se délivre l’au revoir

chaque tristesse qui s'y verse
sait la rosée du lendemain

j'habite la transparence
du jardin avenir

personne ne me retient
personne ne l’interdit

je m'invite tout seul
à l'instant féminin
à l'envol de ton sourire
voici le temps
qui s'érotise

l'autre Printemps revient
la peau du monde forme une laine
enroulée sur tes seins

c'est là que j'aime vivre
on n'y dépend d'aucun parfum
la poussière qui s'y répand y est lumière
y est pollen
de la terre entière




Que disent les roses

Mer aimée couvre-moi pendant que je suspend mon cœur
rien n'est jamais comme je croyais
même après ton passage
jamais encore ne m'a pris la marée
mais pour moi mon cœur peut attendre
j'ai déjà l'amour de celle qui ne viendra peut-être jamais
tout entier déplié
j'en ai fait la voile
mais si tu voulais m'aider alors j'irai
sans toi je ne peux rien
qu'étendre ces bras que la tristesse accueille
revoir les amants malheureux
combien là-bas attendent cette heure
et que disent les roses
de ma patience
pour quel amour de la jeune dame ne sera-t-il jamais trop tard
tristesse
c'est du haut des trois peupliers qui se balancent dans le vent
que je t'abolirai





une étincelle est née

fille de l'homme
passagère de ma vie
je viens pour t'annoncer
de ma voix nue
qu'en toi une étincelle est née
il m'était si facile de m'y glisser
sans avoir à te toucher
mais à présent si tu souris
les anges serviront tes pieds

où je m'évaderai

sur les rives presque oubliées
de l'amour majesté,
la vérité résiste encore,
peut encore
nous toucher
mais elle a déserté nos polémiques, nos certitudes assurées,
— les interprétations de tout cela
alors allons nous promener
pour commencer,
viens mon amie
sur les rives oubliées,
jusqu'à la pointe
de cette presqu'île,
d'où je m'évaderai







L'ancre du ciel

l'été s'est étiré
mon souvenir n'a pas de base
dans le ciel déplié
où je suis à la trace
une donne océane
aux creux abandonnée

grâce sur grâce
parfum de houle
j'y fait escale
tu n'en es pas gênée

aux lèvres de ton Nom
dont chaque pli est poésie
j'ai retrouvé la vie sensible
qu'aucun mot ne contient

l'envol marin
dans le vent bleu
qui me sourit

la piste des étoiles
où ta robe a glissé

flotte la poésie
tandis qu'elle nous retient
l'ancre du ciel
près de nos vies




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