Qui êtes-vous ?

En guise de bienvenue !

"... c’est en tous temps et en tous lieux que je peux prouver qu’il est possible de vivre sa liberté ; que vivre n’est pas une habitude qui se poursuit à mon insu, et que je peux, jusque dans les formes figées de la société, saluer en moi, comme en chacun, la ressemblance divine."

28.1.06

Le bouquet qui me plait


Le bouquet qui me plait

J'aurai bientôt fini mon travail. Il ne reste plus rien à dévoiler de mon âme à mon âme, le périple prend fin. Mille fois l'amour est mort, mille fois il renait, je n'y puis rien changer. Seul, abandonné, je souris dans la rue aux oiseaux disparus, au couple attentionné, à la toute petite enfant avec ses yeux géants, à la jeune femme courant gracieuse après son rêve, et je souris de moi-même, dans la ville enneigée. Je trouve encore la vie si belle, quoi qu'il en soit de ma tristesse. Je n'en veux à personne, j'espère toujours mon aimée, que le ciel me la rende, et je m'attends encore aux boucles noires qui viendraient me combler. De ces désirs contradictoires, toutes mes déchirures, mon être inachevé, mes espoirs rejetés, je fais pourtant, une fois de plus, un bouquet qui me plait ; et je l'offre au soleil, celui qui est absent, aux amants de demain. Passants de mon présent, je ne sais que faire pour consoler tous vos chagrins, poètes et maitresses trop mal aimés, mais j'essaie, et j'essaierai sans fin. Je n'ai rien d'autre à faire, et votre peine le vaut bien. Je suis prêt tour à tour à aimer comme la toute première fois, à t'être fidèle à jamais comme toujours je l'ai été, et à tout perdre aussi s'il le fallait, jusqu'à l'étoile tout là-haut au fond de moi - pour un simple instant plus doux que tous les autres, pour la paix d'un seul regard de la juste innocence. Et vous que j'ai tant pleuré, mes frères et soeurs d'âme, qui débordiez de joie pour vous donner, vous que je porte en moi comme l'appel le plus clair qui jamais me fut fait ; oui, vous, promesses du jour prochain, je ne peux vous lâcher la main, je vous sens dans la mienne, j'écris de votre sang, je vous verrez demain. Et ces fleurs dans mon coeur, qui jamais n'ont fané, c'est à vous tout d'abord que si je peux je les tendrai. Vous étiez près de moi, vous habitiez ma voix, vous m'avez relevé, et dans la nuit la plus noire, c'est votre esprit sur les siècles élevé qui m'a encouragé. C'est avec vous que j'ai vécu ; sans vous, même une tombe aurait été de trop pour accueillir le regret que j'ai d'avoir vécu ainsi, d'avoir vécu ici.

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